Pour le premier concert de l’année 2025 (dimanche 26 janvier 2025), Musique Baroque en Avignon (voir la saison 2024-2025) programme un concert Vivaldi/ Pergolesi, à travers notamment leurs Stabat mater respectifs.
Des tubes du répertoire baroque, dans un concert en co-réalisation avec Musique Sacrée/Orgue en Avignon (voir la saison 2024-2025) et avec l’Opéra Grand Avignon (voir la saison 2024-2025).
Musique Baroque en Avignon a interviewé les artistes en amont du concert : le sopraniste Bruno de Sà, le contre-ténor Paul Figuier, et le violoniste Thibault Noally.
Musique Baroque en Avignon. Bonjour Thibault Noally, et merci de nous accorder cet entretien. Pour commencer, pourriez-vous nous parler de votre parcours comme violoniste ?
Thibault Noally. J’ai commencé à jouer du violon dès l’âge de huit ans, une passion qui ne m’a jamais quitté. À dix-sept ans, j’ai eu la chance de poursuivre mes études à la Royal Academy of Music de Londres. J’y ai approfondi les deux pratiques instrumentales du violon : le violon moderne, celui que l’on entend dans les orchestres symphoniques, et le violon baroque, qui m’a rapidement fasciné. De retour en France à vingt et un ans, j’ai collaboré avec différents ensembles de musique ancienne. J’ai ensuite intégré les Musiciens du Louvre de Grenoble, où j’ai occupé le poste de violon solo pendant dix-sept ans. Mais mon désir d’explorer d’autres répertoires m’a poussé à créer mon propre ensemble en 2014, Les Accents : ce projet m’a permis de me consacrer à des œuvres du baroque italien et à des oratorios, des répertoires que je ne pouvais pas aborder au sein des Musiciens du Louvre.
MBA. Vous donnez régulièrement des concerts avec Les Accents. Comment est né cet
T.N. L’idée de fonder mon propre ensemble a mûri dans ma tête pendant plusieurs années. C’est finalement grâce à l’encouragement de la créatrice du Festival de Beaume, un festival de musique baroque dans lequel je venais régulièrement jouer avec les Musiciens du Louvre, que j’ai franchi le pas. Le festival m’a offert une première opportunité de me produire avec Les Accents, et ce soutien a été déterminant pour le lancement de l’ensemble. Le choix des musiciens a été guidé par mon expérience personnelle : j’ai privilégié des personnes avec lesquelles j’avais déjà eu l’occasion de jouer et avec lesquelles l’alchimie musicale était évidente.
MBA. Quelles sont les qualités requises pour jouer en musique de chambre ? Comment se construit une complicité avec ses partenaires de musique ?
T.N. Il n’y a pas de recette miracle pour jouer en musique de chambre : la complicité entre musiciens est quelque chose de très particulier, qui se construit au fil du temps et de l’expérience partagée. J’ai eu la chance de collaborer avec de nombreux musiciens au cours de ma carrière, et j’ai remarqué que certaines affinités musicales se créent très naturellement. Parfois, avec certains collègues, l’alchimie apparaît dès les premières notes, sans qu’il y ait besoin de longues explications. Ce n’est pas forcément lié à une amitié profonde, mais plutôt à une sensibilité musicale commune. La cohésion d’un ensemble se forge à travers un travail régulier, et une volonté de créer un son unique.
MBA. Le 26 janvier prochain, vous dirigerez et jouerez les Stabat mater de Vivaldi et de Pergolesi. Comment et pourquoi avez-vous choisi ce programme pour ce concert ?
T.N. J’ai choisi de programmer ces deux Stabat Mater pour ce concert car je souhaitais mettre en lumière les contrastes stylistiques entre ces deux œuvres majeures. Composées à quelques années d’intervalle, elles offrent des visions très différentes de ce thème religieux : le Stabat Mater de Vivaldi, marqué par ses origines vénitiennes, est caractérisé par une grande virtuosité. Celui de Pergolèse, quant à lui, reflète l’esthétique napolitaine avec un langage plus dramatique. En confrontant ces deux compositions, j’espère permettre au public de découvrir la diversité du répertoire baroque et d’apprécier la force de ces œuvres universelles et intemporelles.
Laisser un commentaire