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« Musiques en fête » en direct des Chorégies d’Orange : le coup d’envoi des festivals d’été
Orange, théâtre antique, lundi 19 juin 2023 à 21h05. En direct France 3 et France Musique. Présenté par Cyril Féraud et Judith Chaine.
Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon. Chœur de Parme, Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo. Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon
Direction musicale, Luciano Acocella, Didier Benetti, Chloé Dufresne
Soprani, Aurélie Jarjaye, Mariam Battistelli, Sara Blanch, Emy Gazeilles, Sandra Hamaoui, Catherine Hunold. Mezzo-soprani, Anna Goryachova, Marina Viotti. Ténors, Kaëlig Boché, Diego Godoy, Julien Henric. Barytons, Jérôme Boutillier, Florian Sempey. Basses, Adrien Mathonat, Nahuel di Pierro. Chant, Isabelle Georges
Accordéon, Félicien Brut. Trompette, Lucienne Renaudin-Vary. Violon, Maxim Vengerov. Instruments, Sirba Octet
George Bizet, Carmen : ouverture
Charles Gounod, Mireille : la farandole. Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo
Gioachino Rossini, L’Italienne à Alger. Marina Viotti, mezzo-soprano ; Julien Henric, ténor ; Aurélie Jarjaye, soprano ; Mariam Battistelli, soprano ; Nahuel di Pierro, basse ; Adrien Mathonat, basse ; Florian Sempey, baryton ; Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte Carlo
Gioachino Rossini, Il Trovatore (Le Trouvère). Diego Godoy, ténor
Giacomo Puccini, La Bohème. Mariam Battistelli, soprano
Pop the Opera, Medley de chansons Disney. Didier Benetti, direction et arrangements
Vincenzo Bellini, I puritani (Les Puritains). Florian Sempey, baryton ; Nahuel di Pierro, basse
Georg Friedrich Haendel, Rinaldo HWV 7°. Anna Goryachova, mezzo-soprano, Rinaldo
Johannes Brahms. Concerto en ré majeur pour violon et orchestre, op.77. Maxim Vengerov, violon
Gioacchino Rossini, Mosè in Egitto. Nahuel di Pierro, basse ; Julien Henric, ténor ; Sandra Hamaoui, soprano ; Anna Goryachova, mezzo-soprano ; Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte Carlo
Giuseppe Verdi, Macbeth. Catherine Hunold, soprano
Giuseppe Verdi, Rigoletto. Emy Gazeilles, soprano ; Diego Godoy, ténor
Maurice Jarre, Paris brûle-t-il ? Félicien Brut, accordéon ; Lucienne Renaudin-Vary, trompette
Georges Bizet, Carmen. Maîtrise de l’Opéra d’Avignon
Georges Bizet, Carmen. Marina Viotti, mezzo-soprano ; Kaëlig Boché, ténor, Don José
Georges Bizet, Carmen. Jérôme Boutillier, baryton ; Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte Carlo
Cole Porter, My heart belongs to Daddy. Isabelle Georges
Vincenzo Bellini, La Sonnambula. Nahuel di Pierro, basse ; Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo
Vincenzo Bellini, Norma. Catherine Hunold, soprano ; Marina Viotti, mezzo-soprano,
Charles Gounod. Roméo et Juliette. Julien Henric, ténor
Andrew Lloyd Webber, « Memory » (Cats song). Aurélie Jarjaye, soprano ; Maîtrise de l’Opéra d’Avignon
Carl Orff, Carmina Burana, « Estuans interius ». Florian Sempey, baryton
Leonard Bernstein, Candide, « Glitter and be gay ». Sara Blanch, soprano
Carlos Eleta Almarán, Historia de un amor (Boléro), Marina Viotti, mezzo-soprano
Traditionnel moldave, Suite de Moldavie (medley de Doinas). Sirba Octet
Vincenzo Bellini, La Sonnambula, « Ah, non credea mirarti ». Sandra Hamaoui, soprano
Vincenzo Bellini, Norma. Catherine Hunold, soprano ; Diego Godoy, ténor ; Nahuel di Pierro, basse ; Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo
Ennio Morricone, Mission, « On earth as it is in heaven ». Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo
Franz Lehar, Giuditta. Aurélie Jarjaye, soprano
Wolfgang Amadeus Mozart, L’Enlèvement au sérail K.384, « Je veux triompher », air d’Osmin, acte III scène 5. Adrien Mathonat, basse
Richard Wagner, Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (« Wach auf ! »). Chœur de Parme ; Chœur de l’Opéra de Monte Carlo
Giuseppe Verdi, La Traviata (« Libiamo »). Emy Gazeilles, soprano ; Diego Godoy, ténor
En partenariat avec France Musique. Production, Morgane Production. Réalisation, Franck Broqua. Programmation, Alain Duault et Pascale Dopouridis. Direction culture et spectacle vivant, Michel Field, Pascale Dopouridis, Hélène Peu du Vallon. Disponible sur France TV
NDLR. Voir nos comptes rendus de Musiques en fête 2022, 2020, 2019, 2018, 2016…
Depuis 2011, Musiques en Fête donne le coup d’envoi des Festivals d’été, et, plus spécifiquement, des Chorégies d’Orange. Lancé en 2011 par Raymond Duffaut, Pascale Dopouridis et Morgane Production (les conférences de presse d’alors avaient des allures de pionniers !), le dispositif de Musiques en Fête est devenu un rendez-vous attendu, par les presque 8.000 spectateurs sur les gradins du splendide écrin architectural qu’est le théâtre antique, et les quelque 1.300.000 téléspectateurs en direct, sans compter les podcasts possibles pendant une année sur Francetélévisions.fr (un mois sur France-Musique).
Après l’inévitable chauffeur de salle (hors caméra), Cyril Féraud – pour le côté people – et Judith Chaine – la spécialiste, musicienne elle-même – se partagent depuis plusieurs années la présentation de la soirée.
Qui dit Musiques en Fête évoque une transversalité artistique et une exigence de qualité qui ne se sont pas démenties au long des 13 éditions. Ce 19 juin 2023 encore, classique, jazz, comédie musicale, musiques du monde (yiddish, hispanique…) et danse, ont été applaudis avec enthousiasme, parfois de façon intempestive, ne laissant pas aux dernières notes le temps de s’envoler dans la nuit étoilée… mais l’ambiance est à la fête avec la musique, avec toutes les musiques (le pluriel a toujours été l’exigence et l’ADN des organisateurs), jusqu’au chant des martinets, lui aussi devenu traditionnel.
Si les conditions ne permettent pas une écoute très fine, et si elles « lissent » quelque peu les prestations, l’édition 2023 présente néanmoins un spectacle de 3 heures relativement homogène, recentré sur le lyrique comme cœur de programme.
L’ouverture de Carmen en entrée est le passage obligé, et cette année il annonce en clin d’œil le seul opéra programmé, et pour une représentation unique le 8 juillet. La soirée se termine traditionnellement par le « Brindisi » (« Libiamo ») de Traviata, noyé sous un feu d’artifice de papillons d’or et d’argent, interprété par les tutti dans les années fastes du « monde d’avant », puis par un effectif réduit – et sanitairement éclaté – pendant la pandémie, enfin cette année par le petit couple craquant – à la ville comme à la scène – de la lumineuse soprano avignonnaise Emy Gazeilles et du ténor franco-chilien Diego Godoy ; les deux jeunes artistes se sont rencontrés il y a quelques mois sur un Verdi ; Emy avait subjugué jury et public lors du Concours de la mélodie en septembre dernier à Gordes, puis avait enchanté le Concert du Bout-de-l’an des Saisons de la Voix (voir aussi notre entretien) où elle avait eu pour le ténor les yeux de Gilda ! Depuis lors tout s’est enchaîné très vite, et la soprano vole de succès en succès, entrée maintenant dans la troupe de l’Opéra de Paris ! Elle a trouvé en Diego Godoy un partenaire de scène à sa mesure, d’envergure internationale aussi, et auquel le public de Musiques en fête a réservé une chaleureuse ovation spontanée.
Les deux chefs « historiques », qui accompagnent l’aventure depuis ses premiers pas, se sont passé la baguette selon un rituel bien huilé, Luciano Acocella pour le répertoire lyrique et Didier Benetti, percussionniste par ailleurs, pour le reste du programme, dont il a signé de nombreux arrangements. Chloé Dufresne – qui fut l’assistante de Gustavo Dudamel -, toute nouvelle venue, s’est chargée avec vigueur et sensibilité des divers extraits de Carmen ; le grand public l’a découverte comme Révélation chef d’orchestre – catégorie récemment créée – aux Victoires de la musique 2023.
N’aurait-on pas senti comme une nouvelle page qui s’écrivait ? Aux grands aînés – pionniers audacieux qui s’étaient lancés dans l’aventure, constituant une vraie « troupe » -, succède une jeune génération ; la transition est assurée par un Florian Sempey arborant avec élégance sa nouvelle silhouette et projetant avec puissance et profondeur une voix toujours souple et colorée – il fera sa prise de rôle en Don Giovanni au Festival de Sanxal (86) en août 2023 -, et Jérôme Boutillier en Escamillo prêt à défier l’univers, qu’on retrouvera le 18 juillet aux Saisons de la voix à Gordes. Bien ancrés aussi dans l’histoire de Musiques en fête, les écoliers et collégiens du département qui, à travers Pop the Opera, insufflent leur pétillante allégresse.
Parmi les nouveaux venus, nous avons applaudi Mariane Battistelli en Musetta piquante, la franco-américaine Sandra Hamaoui dans Norma, Aurélie Jarjaye suave dans la valse de l’opérette viennoise Giuditta de Franz Lehàr, Nahuel di Pierro basse argentine très prometteuse, Adrien Mathonat développant une jolie ligne de chant dans l’Enlèvement au sérail, ainsi que les ténors Julien Henric – invité à Barcelone, Aix-en-Provence, Paris, Ravenne… – et Kaëlic Boché en Don José émouvant – il chantera le Requiem de Mozart aux côtés de la soprano Amel Brahim-Djelloul au Festival drômois Saoû chante Mozart -.
Bonheur aussi de retrouver auréolés d’engagements prestigieux de jeunes artistes dont nous avons vu il y a peu les débuts prometteurs, comme la soprano catalane Sara Blanch qui enflamme le plateau, tour à tour mutine, sensuelle, déchirée, mélancolique…, jouant à cache-cache avec un caméraman qui la caresse dans une valse endiablée : nul doute qu’elle n’ait crevé l’écran…
Dans un tout autre genre, la magnifique soprano dramatique Catherine Hunold, élève notamment de Mady Mesplé, qui étonnamment n’avait jamais enchanté la nuit orangeoise, a donné tout son talent tant en solo (Macbeth de Verdi) qu’en duo avec Marina Viotti, ou trio plus chœur (Norma de Bellini).
Le public a été sensible au joli symbole de voir réunis sur une même scène la mezzo-soprano russe Anna Goryachova à la voix agile, et le groupe ukrainien Les joyeux petits souliers dans une danse traditionnelle ; 16 jeunes danseurs à parité, âgés de 13 à 23 ans, qui effectuent une tournée internationale pour recueillir des fonds au profit des structures médicales de leur pays.
Venus d’ailleurs également, les rythmes slaves étourdissants du Sirba Octet, un ensemble que nous avions découvert en saison à la Scala-Provence, formé de musiciens d’orchestres classiques, avec son premier violon toujours sautillant ; l’incandescente Isabelle Georges dans le « My heart belongs to daddy » de Cole Porter, ou les 400 enfants de Pop the Opera interprétant avec enthousiasme une palette de musiques de Disney…
Côté instrumentistes, si l’on a regretté l’absence d’Alexandre Tharaud, initialement annoncé dans Les moulins de mon cœur de Michel Legrand, l’immense talent de Maxime Vengerov dans le 3e mouvement du Concerto pour violon de Brahms, succédant à Renaud Capuçon l’an dernier, a fait l’unanimité. Tout autant que le duo complice de Lucienne Renaudin-Vary, toujours nu-pieds, avec sa trompette juvénile, et l’accordéon de Félicien Brut, déjà invité l’an dernier, dans un « Paris en colère » de Maurice Jarre (Paris brûle-t-il ? de 1966) auquel les plus de 20 ans ont fait un triomphe…
Sans oublier la touche provençale, une nouveauté cette année, avec farandole des Arlésiennes et chevaux de gardians. Et la qualité du spectacle tient aussi à l’excellence des ensembles, l’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon qu’on ne présente plus, le Chœur de Parme et le Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo réunis pour l’occasion, ainsi que la Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon, régulièrement associée à cette grande fête.
Et des gradins, l’on a pu admirer, comme chaque année, l’organisation millimétrée des quelque 10 caméras (à l’épaule, ou fixe pivotante, sur perche ou sur bras articulé) de France Télévisions, et tout le travail des nombreux acteurs de l’ombre.
Néophytes, curieux et mélomanes ont pu se rejoindre, comme attendu avec une joyeuse impatience chaque année, dans un spectacle où le plaisir de la fête populaire se marie avec bonheur à l’exigence artistique.
G.ad. Photos G.ad.
Voir la suite du programme…
Chantal Jacquet dit
Quel ennui d’écouter ce Feraud laissant Judith Chaine sans courtoisie en deuxième plan alors qu’elle relève les dires « people » de ce gnome inculte en musique classique.
Il risque de faire baisser le pourcentage présent des telespectateurs . Qu’il reste dans ses petites émissions.
De plus se permettre d’appeler les artistes internationaux par leurs prénoms !!! Quel manque de respect.
Ne peut-on le remplacer par des vrais professionnels musiciens et proposant des émissions sur France Musique..
Merci Judith Chaîne d’être présente.
Classique dit
Bonjour, madame.
Merci pour votre commentaire. Votre agacement envers Cyril Féraud est partagé par de nombreux mélomanes ! Néanmoins, MEF est une émission résolument populaire (au bon sens du terme), et les deux présentateurs sont censés représenter le public le plus large.
Leurs commentaires au long de la soirée, qui semblent spontanés, sont préparés en amont par les organisateurs, et défilent sur un prompteur placé en face des animateurs au milieu du public.
Quant à l’utilisation des prénoms, c’est la règle dans le milieu du spectacle, et elle n’a rien de discourtois ; un artiste est toujours désigné par son prénom et son nom, pas par sa civilité. En revanche, si vous rencontrez l’artiste dans la rue, c’est alors une personne privée, et vous la saluerez de « bonjour, monsieur » ou « bonjour, madame ».
Bel été à vous, n’hésitez pas à fréquenter les festivals (nous avons des places à faire gagner)… et à nous partager vos coups de coeur !!!
Cordialement,
G.ad.