Chorégies. Théâtre antique d’Orange. Mercredi 19 juin, 20h50, durée 2h35 (annoncée), 3h20 (effective)
Retransmission en direct sur France 3
Chaque année depuis 2011, Musiques en Fête marque l’entrée dans l’été, dans cette période magique, un peu hors du temps, au coeur de lieux prestigieux ou intimes, où l’on vit au rythme des festivals, sous le clair de lune…
Et quand s’allument les téléphones portables, la magie flirte avec les étoiles…
Depuis 2011, le service public retransmet en direct cette immense fête, où l’opéra, l’opérette, la comédie musicale, la variété, le ballet, parfois les musiques d’ailleurs, tissent une joyeuse farandole, dans un enthousiasme communicatif et toujours la célébration du talent, dans une exigence de qualité qui ne se dément pas.
8.000 spectateurs sur les gradins, au souffle léger de l’air de Provence (je n’ai pas de souvenir de MEF balayées par le mistral ni arrosées, au contraire d’autres soirées orangeoises mémorables), de très nombreux téléspectateurs sur France 3, d’autres aussi sur www.culturebox en replay, ont consacré dès 2014 ce rendez-vous devenu annuel comme émission préférée des Français.
Le cadre grandiose, les quelque 200 musiciens, danseurs, solistes (artistes en devenir ou talents confirmés), l’excellence de la programmation et de la réalisation, avaient déjà attribué à MEF la note de 9/10 (meilleure place) au baromètre qualitatif de France-Télévisions en 2017.
Cette année encore, la 9e édition, présentée par Cyril Féraud et Judith Chaine, a comptabilisé 1,6 millions de téléspectateurs, soit 9,7% d’audience. La meilleure audience depuis 2015 et le meilleur audimat depuis 2012 pour le programme.
Sous les toniques baguettes alternées de Luciano Acocella (veste noire) pour le lyrique, et Didier Benetti (veste blanche) pour la variété, le jazz, la comédie musicale et l’opérette, c’est un véritable esprit de troupe, presque une famille, qu’ont réussi à créer Pascale Dopouridis et son équipe au fil des années.
Sur les gradins ou devant son écran, on a eu plaisir à revoir les fidèles d’entre les fidèles, talents confirmés ou jeunes stars en devenir :
la soprano Erminie Blondel (qui s’était également illustrée en juillet 2018 aux Saisons de la voix de Gordes),
la délicieuse soprano internationale Patrizia Ciofi, resplendissante étoile toujours au sommet de son art, le ténor Kévin Amiel (que nous avions revu cet hiver à Marseille, tout comme Patrizia Ciofi), la soprano montante Amélie Robins, la mezzo-soprano Valentine Lemercier, la mezzo – de plus en plus soprano – Béatrice Uria-Monzon, le ténor Florian Laconi, si présent dans nos pages. Ainsi que le ténor Thomas Bettinger.
Et les forces artistiques des maisons d’opéra de Provence : la Maîtrise de l’opéra Grand Avignon préparée par Florence Goyon-Pogemberg,
le Ballet de l’Opéra Grand Avignon chorégraphié par Stéphane Jarny (dont toujours le populaire cancan), les Chœurs de Parme coordonnés par Stefano Visconti,
et les Orchestres régionaux d’Avignon-Provence et Cannes-Alpes-Côte-d’Azur. On a apprécié la fraîcheur des jeunes générations, collégiens et lycéens, engagés dans l’aventure Pop the opera, qui allaient se produire trois jours plus tard sur cette même scène.
Et l’on a découvert quelques noms et visages, dont deux soprani qui allaient être accueillies trois jours plus tard dans le cadre du Festival des Saisons de la Voix de Gordes :
la talentueuse soprano Fabienne Conrad (en duo avec Florian Laconi dans « To-night » de West Side Story, et solo pour le célébrissime « Casta Diva » de Norma – rôle qui lui convient parfaitement -), et surtout la jeune soprano Sara Blanch, dont la Lucia de Lammermoor (« Quando rapita in estasi ») a fait passer le souffle d’un ange dans les gradins et le frisson de l’inédit, jusqu’à exploser dans une ovation debout totalement spontanée !
Ainsi que la chanteuse béninoise Angélique Kidjo, qui a enflammé le théâtre antique comme elle avait enflammé la Cour d’honneur du Palais des papes lors du Festival d’Avignon 2017 (son concert m’avait alors beaucoup impressionnée).
En revanche, si Roberto Alagna a visiblement savouré son retour au théâtre antique, la diversification de son répertoire (La Bohème – celle d’Aznavour, pas celle de Puccini !) n’a pas toujours été couronnée de succès, au contraire de ses grands rôles lyriques.
Il serait injuste d’oublier un élément important du spectacle : le mur mythique, doublement millénaire, qui à la nuit tombée, par un jeu de projections de plus en plus sophistiquées, reprend ses couleurs « romaines », puis participe pleinement à créer des univers propres à chaque séquence.
Sur le petit écran, ou en replay, les multiples caméras impriment un tempo soutenu, et offrent un spectacle totalement différent de ce que voient les spectateurs in loco. En revanche, des gradins, on assiste aux préparatifs, longs et minutieux, qui font mieux apprécier la qualité du produit fini :
la chasse au moindre grain de poussière sur la verrière lumineuse qui sert de scène ;
le jeu des caméras – fixes dans les gradins,
ou à l’épaule pour filmer au plus près l’émotion,
ou spectaculaire pour la caméra-perche rétractable, énorme serpent qui déroule la fluidité de ses mouvements, atteignant le haut du mur puis glissant jusqu’aux pieds des artistes – ; le ballet des deux chefs, se relayant dans un vrai pas de deux non dénué d’humour ; les derniers ajustements en coulisse avant l’entrée jubilatoire dans la lumière des projecteurs ;
les artificiers, accroupis devant la scène avant le bouquet final.
Des centaines d’heures de travail, légitimement récompensés par les retours d’audience. A l’année prochaine pour les 10 ans de MEF ! (G.ad. Photos G.ad.)
Chêne dit
je désirerai savoir si la retransmission sur la chine 3 était en direct. Merci
Classique dit
Bonjour,
Oui, comme chaque année c’est du direct. Et vous pouvez ensuite revoir en replay sur le site de France Télévisions : http://www.culturebox.
Par ailleurs, vous pourrez lire sous peu un compte rendu rapide dans nos pages, avec photos de la soirée, et l’annonce de tous les spectacles à venir des Chorégies, ainsi que de nombreux festivals (nous construisons peu à peu les pages).
Merci d’accompagner classiqueenprovence.fr
Cordialement,
G.ad.