Voir aussi toute la saison 2022-2023 de l’Opéra Grand Avignon
Dimanche 23 octobre, 16h, L’Autre Scène, Vedène (84)
« Les chemins qui montent »
Soprano, Amel Brahim-Djelloul. Arrangements, compositions et guitare, Thomas Keck. Violon et alto, Rachid Brahim-Djelloul. Contrebasse, Damien Varaillon. Ney, Adrien Espinouze. Percussions, Dahmane Khalfa
Le concert d’Amel Brahim-Djelloul en ce dimanche 23 octobre 2022, Les chemins qui montent est une histoire de rencontre, avec le poète kabyle Rezki Rabia et le compositeur-arrangeur Thomas Keck. Tout comme l’album éponyme, très récemment sorti (14 octobre), l’un et l’autre empruntant leur titre au 3e roman d’un écrivain emblématique de la culture kabyle, Mouloud Feraoun (1913-1962), roman paru en 1957.
La talentueuse soprano franco-algérienne, formée au CNSM de Paris, s’est déjà fait remarquer sur toutes les grandes scènes, françaises et étrangères. Le soleil et la couleur de sa voix passent avec une égale expressivité du baroque au contemporain, de la mélodie à l’opéra, de la chanson traditionnelle au baroque. A Avignon, elle a incarné Adina dans L’Elisir d’amore de Donizetti à Avignon (2002), Pamina dans La Flûte enchantée (2011), et aux Chorégies d’Orange, Andreloun dans la Mireille de Gounod (2010, voir nos photos d’alors), après avoir chanté sur cette même scène le Requiem de Fauré (2008) ; sans oublier plusieurs concerts, lyriques ou baroques, qu’elle a pu donner dans la Cité des Papes, ni sa participation comme jurée au 6e Concours Jeunes espoirs Raymond Duffaut en octobre 2021. Sans oublier non plus l’Opéra de Nice ou le Festival d’Aix-en-Provence.
Toute nourrie de ses origines algériennes, elle aime partager cette formidable richesse. Après un CD Amel chante la Méditerranée – Souvenirs d’Al-Andalus (2008), hommage à cet âge d’or andalou de la musique levantine avant le XIIe siècle. Dans la même veine, chaude, puissante, émouvante, se situent Les chemins qui montent (14-10-2022), entre musique traditionnelle – Djamel Allam (1947-2018), Idir (1945-2020), Taos Amrouche (1913-1976) – et créations – textes de Rezki Rabia, musiques composées ou arrangées par lui -. Nous suivons ces chemins qui montent vers « le sentier de crête entre deux versants de la culture » tout autant que vers les sommets de la Kabylie. Voir un extrait sur le site de l’Opéra Grand Avignon (Tella, sous-titré).
On peut imaginer que la venue d’Amel Brahim-Djelloul, qu’on n’avait pas vue depuis plusieurs années, a été unanimement saluée d’une ovation debout, et pas seulement par les spectateurs kabyles. La pureté de sa voix, la délicate sensibilité de sa présence, la chaleur communicative de ce répertoire traditionnel dans lequel on la sent si heureuse, pont jeté d’une rive à l’autre de la Méditerranée, a offert un moment de bonheur partagé. Sans oublier l’excellence de ses musiciens, Thomas Keck, co-responsable du CD (arrangements, composition et guitare), Rachid Brahim-Djelloul, le frère d’Amel, compagnon artistique de ses nombreux projets, au violon et à l’alto, Damien Varaillon à la contrebasse, autre instrumentiste « classique », ainsi que les deux musiciens aux accents plus exotiques, Adrien Espinouze au ney, cousin de la flûte, et Dahmane Khalfa aux diverses percussions.
Amel Brahim-Djelloul reviendra à Avignon, dans un autre univers où elle excelle, le répertoire baroque (Vivaldi, Scarlatti, Haendel) – elle a participé à la tournée mondiale du Jardin des Voix de William Christie en 2005 – le dimanche 5 février 2023 au Conservatoire Grand Avignon.
G.ad. Photos Yann Ollivier, Aliénor Perrard, G.ad.
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