L’année du centenaire (site officiel de l’Opéra de Marseille)
Voir aussi la programmation 2024-2025 de l’Odéon de Marseille
et le programme de saison des trois autres maisons d’opéra de la région Sud-Paca : Avignon, Nice, Toulon
« La musique sera particulièrement célébrée avec L’Opéra fête son siècle proposé à l’occasion du centenaire du Nouvel Opéra (incendié en 1919 et inauguré en 1924) et du 340e anniversaire du premier théâtre lyrique de province.
Des programmes dédiés seront proposés au fil de la saison à l’Opéra. D’autres acteurs culturels municipaux, tels que les musées, les archives, les bibliothèques, le Conservatoire Pierre Barbizet, s’associeront à ces temps forts offrant à découvrir des expositions, des rencontres, des parcours et des tours de chant… ». Ainsi commence la présentation de la prochaine saison, qui a été dévoilée le 25 avril 2024.
La Ville de Marseille aime à rappeler le leitmotiv « la culture pour toutes et tous : une priorité ». On aimerait que la ministre éponyme scande le même slogan plutôt que d’amputer de 200 millions le budget de son ministère, quitte à rétropédaler a minima par la suite !
L’ambition culturelle de Marseille est portée par ses deux fleurons, l’Opéra municipal et le Théâtre de l’Odéon, mais aussi par diverses structures, professionnelles ou amateures.
Deux millions d’euros supplémentaires accompagneront les acteurs locaux du secteur culturel. Diverses activités sont devenues gratuites – bibliothèques et musées municipaux -, ce qui a fait grimper la fréquentation, comme l’avait constaté aussi Avignon dans les mêmes conditions. Et de nouveaux lieux ont vu le jour, d’autres seront rénovés – dont l’opéra, comme Toulon en ce moment, comme Avignon il y a peu, et comme Nice dans un avenir proche -. L’offre envers les jeunes s’est particulièrement renforcée par une nouvelle ligne budgétaire et des appels à projets. Et c’est plus largement l’ensemble du patrimoine qui bénéficie de cette dynamique : de nouveaux bâtiments à inscrire à côté des 91 déjà protégés au titre des M.H. (sur plus de 45.000 en France en 2017, inscrits ou classés ; à titre de comparaison, 160 à Avignon, 75 à Nice, 25 à Toulon, pour n’évoquer que les villes du Sud-Paca dotées d’une maison d’opéra). Sans oublier le patrimoine industriel et le patrimoine culturel immatériel.
C’est donc dans cette perspective que s’inscrit la programmation de l’Opéra pour la saison 2024-2025.
« Cent ans après l’inauguration de l’Opéra, nous rejouerons Reyer. Nous rejouerons Sigurd, épopée nordique qui, partie de Marseille, a conquis les plus majestueuses salles, de la Scala de Milan à la Monnaie de Bruxelles et jusqu’à la Nouvelle Orléans. Cent ans après, c’est un public nouveau, pluriel, qui vivra l’émotion de cette pièce majeure. Un siècle après sa réouverture, l’Opéra Municipal de Marseille n’a rien perdu de son cachet ni de son prestige », affirme Benoît Payan, maire de Marseille.
Sept opéras
Sept opéras, dont trois grands titres italiens scanderont la saison : Norma de Bellini, dirigée par Michele Spotti, mise en scène par Anne Delbée, produite par le Capitole de Toulouse, présentée dans sa version intégrale à Marseille (26 septembre-3 octobre ; notre annonce ; notre compte rendu) ; dans le mythique rôle-titre, Karine Deshayes, qui avait déjà ouvert la saison en cours dans l’Africaine et terminé la précédente dans Les Huguenots. Puis Madama Butterfly de Puccini, dirigée par Paolo Arrivabeni, mise en scène par Emmanuelle Bastet (14-24 novembre ; notre compte rendu). Et en clôture de saison Il Trovatore de Verdi, une nouvelle production dirigée par Michele Spotti et mise en scène par Louis Désiré, un habitué (1er-10 juin).
On retrouvera avec plaisir l’opéra tchèque Rusalka de Dvořák, dirigé par Lawrence Foster, dans une mise en scène originale de Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil (11-16 février ; notre annonce) ; cette coproduction entre Arsud, l’Opéra Toulon Provence Méditerranée, l’Opéra Nice Côte d’Azur, l’Opéra Grand Avignon et l’Opéra de Marseille a été créée en début de saison à Avignon, en présence des quatre directeurs co-producteurs.
En co-production avec Concerto Soave, ensemble marseillais baroque de référence, sera programmé l’Orfeo de Monteverdi, dirigé par Jean-Marc Aymes, animateur du festival Mars en Baroque (2 mars ; notre annonce). Pour fêter son centenaire, l’opéra de Marseille programmera Sigurd de Reyer, justement programmé en 1924, une nouvelle production dirigée par Jean-Marc Zeitouni et mis en scène par Charles Roubaud (1er-8 avril). Enfin, parmi les œuvres lyriques, le Requiem de Verdi figure en bonne place ; il sera dirigé par Michele Spotti (19 janvier ; notre compte rendu).
Une douzaine de concerts symphoniques
Conçu par le directeur musical de l’Opéra, Michele Spotti, nommé en 2023, le programme comprend de nombreux chefs et solistes invités pour la première fois.
A noter, tout particulièrement, le concert du 3 décembre, dans le cadre de l’Opéra fête son siècle, qui offrira un plateau international d’exception – Csilia Boross, Patrizia Ciofi (qu’on vient de réentendre ici même dans Le Nozze di Figaro), Enea Scala, Juan Jesus Rogriguez, Marc Barrard, Nicolas Courjal -, accompagnés du Chœur de Marseille et de la phalange orchestrale de la cité phocéenne (notre compte rendu). Ainsi que ceux du 31 décembre avec Laurence Janot, Florian Laconi, Sébastien Lemoine et Jean-Claude Calon (14h30 et 20h), dirigés par Didier Benetti comme de nombreuses opérettes – voir le programme de l’Odéon -, gratuits et festifs.
Deux co-réalisations marquantes
Le Ballet national de Marseille et l’Opéra municipal de Marseille retrouvent leur collaboration historique dans une une adaptation inédite pour orchestre et chœur de la dernière pièce de (LA)HORDE avec le Ballet national de Marseille, Age of Content (18-22 décembre). Ainsi que Eastwood Symphonic– Marseille Jazz des cinq continents, hommage de Kyle Eastwood et son quintet à son père Clint, une production qui tourne beaucoup…
Et d’autres rendez-vous, dont les Portes Ouvertes pour les Journées Européennes du Patrimoine (22 septembre) ou Tous à l’Opéra (mai 2025), ainsi que divers partenariats, des concerts, le Festival des musiques interdites (6 & 13 octobre, page 48 du programme papier), spectacles jeunes publics et spectacles musicaux (pages 73 sqq).
G.ad.
Laisser un commentaire