Un spectacle familial plein de fraîcheur
Dimanche 5 janvier 2025, 16h ; mardi 7 janvier 2025, 20h. L’Autre Scène, Vedène (84)
Tistou les pouces verts. Conte de Maurice Druon, livret de Jean-Luc Tardieu, mis en musique par Henri Sauguet (1901-1989). A partir de 6 ans
Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon
Maîtrise Populaire de l’Opéra Grand Avignon. Elèves de 2 classes de CM2 de l’école Saint-Jean/ Avignon. Enseignants, Karen Dugas & Amélie Urtis. Dumiste, Maryline Chopard
Direction musicale, mise en scène et piano, Florence Goyon-Pogemberg. Collaboration à la mise en scène, Isabelle Monpert. Scénographie, Elise Vasseur. Lumières, Christian Rivero. Accessoires et costumes, Ateliers de l’Opéra Grand Avignon. Réalisation des projections, Lucie Oléon et Valentine Paulides. Réalisateur des fleurs en papier, Atelier Ameliss-Mélissa Navarro
Ensemble instrumental : violon, Marie Lestrelin ; violoncelle, Evelyne Robbe ; clarinette, Pascal Tramier ; flûte traversière, Sylvie Rogier ; saxophone alto, Sylvie Santin ; trompette, Guillaume Degruguillier ; percussions, Thomas Lestrelin
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C’est un conte charmant, un parfum d’enfance, un conte intergénérationnel, comme le public de l’Autre Scène à Vedene, en ce mardi soir, seconde représentation, en présence du librettiste Jean-Luc Tardieu.
Maurice Druon a écrit en 1957 cette histoire – son seul conte pour enfants – d’un garçon « qui n’est pas comme tout le monde » et dont « l’humeur vagabonde » en déroute plus d’un. Refusant les a priori imposés, sa faculté d’enchanter le monde aura finalement raison du mal et de la guerre, après avoir couvert de fleurs la prison, l’hôpital, le bidonville. La version lyrique a été créée en 1989 à Nantes, puis sporadiquement reprise, à Nantes en 1986, avant de gagner ses lettres de noblesse à l’Opéra de Rouen alors dirigé par Frédéric Roels en 2017, avec notamment sur le plateau Catherine Trottman et Mikhaël Piccone.
A Vedène, dans le rôle-titre exigeant, sur le plan scénique et vocal, le jeune Sacha Davis s’en tire vaillamment malgré les caprices d’une voix en pré-mue. Autour de lui, la vingtaine d’enfants de la Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon et la Maîtrise populaire de l’Opéra, sont excellemment préparés par Florence Goyon-Pogemberg, qui d’ailleurs dirige du piano tous les chanteurs – solistes et enfants – et les huit musiciens, dans une partition aussi créative que le conte, moderne sans excès de dissonances ; Avignon avait d’ailleurs très bien accueilli, en avril 2015, Les Caprices de Marianne, du même compositeur Henri Sauguet.
Les chanteurs adultes sont issus du Chœur de l’Opéra ; souvent distribués en solistes dans diverses productions lyriques, ils offrent à la fois le sérieux artistique et la légèreté que requièrent leurs rôles : la basse Saeid Alkhouri en Monsieur Père, la soprano Agnès Ménard en Madame Mère, la basse Alain Iltis en Moustache le jardinier, le ténor Cyril Héritier en Monsieur Tournadisse, le ténor Patrice Laulan en Carolus l’exilé, l’alto Laura Darmon-Poidevin en maman en deuil d’enfant, ainsi que le ténor Julien Desplantes en triple rôle de maître d’école, de gardien de prison et de Dr Mauxdivers. Quant aux deux fillettes, la petite fille malade et son amie (Anna Lanez et Anna Arnaud-Paumier), en brève apparition, elles sont croquignolettes. Les projections de jolies aquarelles colorées en fond de scène esquissent des univers différents, et les changements d’accessoires à vue impriment au spectacle un rythme allègre.
Seule concession à la modernité, la présence d’une influenceuse, Fantine Baudelot, qui recueille moult applaudissements et qui donne à l’ensemble un fil rouge pétillant.
G.ad. Photo G.ad.
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