Au conditionnel…
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A quelques heures de l’événement, le programme définitif est soigneusement gardé secret, mais depuis quelques jours les hypothèses les plus fantaisistes circulent. Il est vrai que Notre-Dame est certes un lieu de culte, « devenu un lieu culte » comme nous l’avons entendu sur France 2 ce vendredi soir veille du concert, mais aussi un symbole qui transcende les clivages, et l’image d’un formidable élan quasi mondial – comme en témoignent les dons pour la reconstruction -, et qui doit être « rendue au peuple » de façon grandiose. Comment concevoir un événement musical à la fois kaléidoscopique et fédérateur ? Et de grande qualité, devant une cinquantaine de chefs d’Etat ou leurs représentants, et devant des millions de téléspectateurs ?
Jusqu’au dernier moment, tout n’est qu’hypothétique et nous gardons le conditionnel…
« Voici venir le temps des cathédrales… ». Depuis 1998 le grand public ne pourrait concevoir la cathédrale sans Garou, « le bossu de Notre-Dame » (photo Wiki Fandom), et l’on croit même savoir qu’il ouvrirait le concert. Quant au reste du plateau, France 2 annonce que « des artistes français et internationaux se réuniront au cœur de l’île de la Cité pour un concert exceptionnel », transmis à partir de 21h05 ; en différé, car la météo désastreuse annoncée a contraint à enregistrer le concert la veille. On devrait entendre aussi, entre autres, la chanteuse franco-béninoise Angélique Kidjo, qui avait montré en janvier 2023, dans un concert avec l’Orchestre National Avignon-Provence, que la musique n’avait pas de frontières, ni de géographie ni de genre ; nous l’avions interviewée en amont de son passage à Avignon. Mais aussi la soprano sud-africaine Pretty Yende que nous avons entendue en juillet 2023 à Aix-en-Provence, le ténor franco-suisse Benjamin Bernheim – Victoire de la musique en 2020 et 2024, et présent à la cérémonie de clôture des J.O. de Paris cet été – et le pianiste chinois Lang-Lang – entendu à Avignon et aux Chorégies notamment -, tous artistes connus et reconnus. On a beaucoup parlé de Paul Mc Cartney et des ses allègres 82 ans – arlésienne aussi aux Chorégies 2025 ! -, qui donnait un concert à la Défense Arena le 4 décembre et qui aurait pu prolonger son séjour, mais l’information a été démentie, et Stéphane Bern, qui l’avait annoncée, a dû rétropédaler. On devrait pouvoir compter en revanche sur l’Orchestre philharmonique de Radio France et, bien sûr, sur la Maîtrise de Notre-Dame, qui a formé tant de très grands talents, comme le contre-ténor Léopold Gilloots-Laforge (notre entretien récent).
Mais « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ? », écrivait Alfred de Musset il y a presque deux siècles. Comme dans l’inusable recette de Musiques en Fête à Orange, on attend une vraie communion, de talents et de styles, quelle que soit l’affiche…
G.ad.
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