Jolie couverture pour la plaquette de saison – façade de l’opéra stylisée, en couleurs sobres et toniques -. Une façon de signifier la continuité de l’institution Opéra de Toulon (site officiel) à travers tous les changements (voir aussi les saisons antérieures : 2022-2023 et 2020-2021). Le nouveau directeur Jérôme Brunetière signe sa première programmation, en l’occurrence une saison « hors les murs » pendant que le bâtiment historique, datant de 1862, s’offre une cure de jouvence de quelques mois, comme Avignon l’avait fait en 2019. C’est donc dans divers lieux du département du Var que se déroulera la saison de l’opéra, une saison « à la fois très attendue et inédite », comme le souligne la plaquette : au Zénith de Toulon, avec ses 8.800 places – la plus grande salle de spectacle du Sud – ; au Liberté – salle ouverte en 2011 – ; au Palais Neptune – Palais des Congrès – ; à Châteauvallon ; à la villa Noailles de Hyènes notamment. Comme pour mieux irriguer le territoire.
La saison lyrique annonce 9 opéras. De fait, le Requiem de Mozart avec Bartabas a été déjà donné dans le cadre du Festival d’été de Châteauvallon (19 au 26 juillet). Le 2e titre, Ressusciter la Rose, en septembre, une création mise en scène par Vincent Huguet, était quasi confidentiel.
C’est avec Rigoletto (Valerio Galli / Richard Brunel, 10-15 octobre, Zénith de Toulon ; notre compte rendu) que commence vraiment la saison, une saison qui voyage des débuts de l’opéra – Monteverdi – jusqu’à la création contemporaine. Deux mois et demi s’écouleront entre Rigoletto et la production festive de fin d’année, une Chauve-souris en co-production avec l’Opéra Grand Avignon notamment (Leo Warynski / Jean Lacornerie Zénith ; notre compte rendu) : le choix de la sécurité…
Deux versions de concert seront proposées, réduisant les coûts et resserrant la perspective sur les voix. Thaïs (Victorien Vanoosten, 23-25 janvier 2024, Palais Neptune) sera la première, avant les Capulet et les Montaigu (Andrea Sanguineti, 14-16 mai, Palais Neptune). Mars s’ouvrira avec Orphée et Eurydice de Gluck (Jean-Chriistophe Spinosi / Pierre Audi, 8-10 mars, le Liberté ; notre compte rendu), où l’on retrouvera deux jeunes pépites, Hélène Charpentier (que nous aurons déjà entendue à Marseille dans L’Africaine en début de saison), et la fulgurante Emy Gazeilles. Le couronnement de Poppée, de Monteverdi (Leonardo Garcia Alarcon / Ted Huffman, 10-13 avril, le Liberté, notre compte rendu) reviendra aux sources du baroque, sous la baguette d’un spécialiste. La saison se terminera par une nouvelle production de Cavalleria Rusticana & Pagliacci (Valérie Galli / Silvia Paoli, 29 juin-2 juillet, Châteauvallon), qui reprendra une partie du plateau de Monteverdi.
Quant aux concerts, ils se partageront entre symphoniques d’une part, et Heure exquise & Musique de chambre d’autre part.
Trois concerts symphoniques dérouleront une palette très diverse, « Carnet de voyage », « Contemplations », enfin « Eroïca », tous trois au Palis Neptune. « Carnet de voyage », au singulier, trace un voyage musical du Sud au Nord del’Europe, du miroitement oriental de Semiramis de Rossini jusqu’au septentrion embrumé de la symphonie Ecossaise de Mendelssohn, en passant par le magnifique 3e Concerto pour violon (Laurence Monti) de l’autrichien Mozart (jeudi 2 novembre). La jeune compositrice Camille Pépin, Victoire de la musique 2020, s’inspire des énergies cosmiques du Tibet et des sensations vibratoires de la nature, associées à la plénitude de la 9e Symphonie de Schubert pour partager de profondes « Contemplations » (jeudi 8 février). Héroïque sera le 3e concert, 100% Beethoven, avec son 5e Concerto « Empereur » et sa non moins célèbre 3e Symphonie « Héroïque ».
La danse fera appel au Ballet de l’Opéra Grand Avignon, dans le magnifique D’un matin de printemps, qui nous avait enthousiasmée (7 décembre).
Diverses autres propositions jalonnent la saison, avec des partenaires également divers (Musique de la Marine les 22 novembre et 21 mars, Coups de cœur Châteauvallon-liberté du 28 septembre au 1er octobre, et les 20 et 21 février).
Il ne faudrait pas oublier le Festival de musique de Toulon et sa région, partenaire.
G.ad.
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