Sur le harcèlement scolaire : un véritable uppercut !
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Théâtre de la Factory, 12h50, 1h10, à partir de 10 ans . Du 5 au 26 juillet, relâche les 8, 15 et 22 juillet. Réservations en ligne (www.la-factory.org)
Adaptation de la pièce écrite par Paco Bezerra, Le petit poney est joué pour la première fois en France cette année. Il montre comment un simple cartable peut déclencher un harcèlement qui entraîne une issue funeste.
Louis, 10 ans, va connaître dans son école du harcèlement de la part de tous ses camarades. Sa maîtresse et le directeur veulent le pousser à arrêter d’être lui-même pour casser cette spirale, au lieu de punir les auteurs de ce harcèlement. Alors est-ce lui le problème ? La minorité doit-elle se plier à la loi de la majorité ? Où est la tolérance ?
La culpabilité, la colère et l’incompréhension vont ronger puis diviser le couple de ses parents qui ne savent plus comment faire pour protéger leur enfant, les dissensions face aux décisions à prendre devenant trop importantes. Doivent-ils accepter cette violence comme norme ?
Inspirée de faits réels, la pièce nous interroge sur les facultés des adultes à protéger les enfants, sur le rôle sécuritaire de l’école pour les enfants, sur la parole de l’enfant entendue ou non.
Véritable phénomène de société aujourd’hui, amplifié par les réseaux sociaux, quel est le rôle que doit jouer l’école ? et les parents ? sont-ils tous armés pour cela ?
Plus qu’une accusation, la mise en scène de Vincent Marbeau nous pousse à nous interroger sur notre posture : comment aurions-nous réagi ? qu’aurions-nous fait ? seul ou ensemble ?
Le personnage principal (Louis) est absent physiquement de la scène mais pourtant omniprésent puisque c’est autour de lui que la pièce est construite, et cette absence est tellement présente ! L’enfance fragile est exposée au monde brutal des adultes. Les bateaux en papier au sol prennent leur sens au fur et à mesure de la représentation : tour à tour jeu d’enfant, la volonté de fuir cette réalité horrible, et les messages de menaces jusqu’alors cachés à ses parents.
Criants de vérité et d’émotions, les deux acteurs (Elsa de Belilovsky et Vincent Marbeau) nous donnent la chair de poule dans ce tourbillon de violences, d’autant plus que nous avons assisté à une représentation sans musique suite à un problème technique, ce qui l’a rendue encore plus forte émotionnellement. C’est une pièce qui nous prend aux tripes, qui nous assomme tant elle est juste dans ce qu’elle dépeint. Elle suscite cependant un espoir latent, qui repose implicitement sur la bonne volonté de quelques adultes.
A voir absolument, c’est une pièce qui nous frappe tel un uppercut.
Christèle. Photo JVGM
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