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« L’Africaine », Abbassi/ Roubaud (03-10-2023)

 

Heureux accostage de l’Africaine à Marseille, après 60 ans d’absence

 

L’Africaine, Giacomo Meyerbeer, opéra en 5 actes, livret Eugène Scribe

Opéra de Marseille (site officiel). Opéra de Marseille (site officiel). Mardi 3 octobre 2023, 20h (19h initialement annoncé) ; jeudi 5 octobre, 20h ; dimanche 8 octobre, 14h30 ; mardi 10 octobre, 20h

Création à Paris, le 28 avril 1865, à l’Opéra

Dernière représentation à Marseille, le 18 janvier 1964

Direction musicale, Nader ABBASSI, en remplacement de Roberto RIZZI BRIGNOLI souffrant. Mise en scène, Charles ROUBAUD. Décors, Emmanuelle FAVRE. Costumes, Katia DUFLOT. Lumières, Jacques ROUVEYROLLIS. Vidéos, Camille LEBOURGES

Selika, Karine DESHAYES. Ines, Hélène CARPENTIER. Anna, Laurence JANOT

Vasco de Gama, Florian LACONI. Nelusko, Jérôme BOUTILLIER. Don Pedro, Patrick BOLLEIRE. Don Alvar, Christophe BERRY. Don Diego, François LIS. Le Grand Prêtre de Brahma, Cyril ROVERY. Le Grand Inquisiteur, Jean-Vincent BLOT

Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille

NOUVELLE PRODUCTION Opéra de Marseille

Voir aussi notre présentation de saison

Ardent réquisitoire contre l’esclavagisme et la colonisation, […] chant du cygne du compositeur le plus fêté de son temps avant la montée de l’antisémitisme, créé triomphalement à Paris en 1865 et absent de la scène marseillaise depuis 1964, L’Africaine verra s’affronter (pour la bonne cause) Karine Deshayes, Hélène Carpentier et Florian Laconi. Épique ! (Opéra de Marseille, page officielle)

Ce « chant du cygne » d’un compositeur qui disparaît le lendemain même du point final de la partition (le 2 mai 1864), n’a jamais quitté l’affiche, avec les plus grands interprètes, au contraire des Huguenots (1836), un opéra au succès épisodique, et entendu il y a 4 mois sur cette même scène. Initialement programmée pour le 13 juin 2021, avec Florian Sempey dans le rôle de Nelusko, cette production de l’Africaine avait été reportée en raison de la pandémie.

L’action se déroule en 5 actes, les deux premiers à Lisbonne, les deux derniers au pays de Sélika, dont on ne sait point trop s’il s’agit d’Afrique (titre) ou d’« Hindoustan » (livret) – Madagascar ? -, séparés par l’acte médian, magistral, de la tempête et du naufrage.

A l’acte I, les conseillers du roi attendent avec inquiétude des nouvelles de l’expédition de Bartholomé Diaz, partie pour les Indes et supposée perdue avec son équipage, dont l’officier Vasco de Gama. Don Diego, noble portugais, insiste pour que sa fille, fiancée à Vasco, épouse un autre aristocrate, président du Conseil, Don Pedro. Coup de théâtre : Vasco revient, accompagné de deux captifs, Selika et Nelusko. Le marin tient à repartir, mais le Conseil, irrité, les condamne tous trois au cachot de l’Inquisition.

L’acte II révèle plusieurs rivalités. D’abord celle d’Inès et Sélika, toutes deux amoureuses de Vasco ; l’une a négocié la liberté du prisonnier, l’autre – avec Nelusko – pourra seule guider Vasco dans une prochaine expédition. Las, c’est Don Pedro, rival de Vasco, qui dirigera l’expédition.

Le 3e acte constitue un tournant dans l’action : Nelusko guide le bateau – qui emporte aussi Selika et Inès -… dans le piège de récifs ; des indigènes font irruption et massacrent l’équipage. Vasco, qui avait affrété un navire à ses frais et navigue tout près, avait tenté d’avertir Nelusko, qui n’avait pas cru à sa bonne foi. Néanmoins, les assaillants reconnaissent en Sélika leur reine, ce qui sauve aussi Vasco et Inès.

L’acte IV voit le retour de Sélika dans son pays où elle retrouve son trône ; elle ne sauve de la mort Vasco l’étranger qu’en l’affirmant son époux.

Au dernier acte, Selika, désespérée, rend la liberté à Vasco et Inès, et les renvoie dans leur pays ; elle-même regarde la mer en attendant la mort, malgré Nelusko, amoureux en secret, qui voudrait la sauver.

Ce mardi 3 octobre, nous étions quelques nostalgiques à regretter l’époque, pas si lointaine, où l’ouverture de saison dans les maisons d’opéra ne se vivait pas autrement qu’en robe de cérémonie et en habit, ni sans ce frémissement vibrionnant qui courait de la fosse jusqu’au poulailler… Valérie Chevalier à Montpellier propose, ces jours-ci justement, un concert de gala… en tenue de gala pour frémir comme naguère… !

Dans la cité phocéenne il semble même que la salle (1.800 places tout de même) n’ait pas fait le plein, mais il reste encore 3 représentations ; peut-être est-ce encore, comme pour tant d’autres, l’effet post-Covid, et la douloureuse fragilité actuelle des maisons d’opéra.

Nostalgie, dissions-nous ? Elle sera vite balayée par la qualité de la production. Dès les premières minutes on est pris par le spectacle, et les 3h et quart – quelques coupures dans l’œuvre, dont, hélas, le ballet – passeront très vite, tant la production maintient constamment une vraie tension dramatique. On passera aussi sur les petites imperfections d’un spectacle en construction – un projecteur inopinément dirigé vers le public au dernier acte, ou un sur-titrage parfois erratique -, qui signe justement la magie émouvante du spectacle vivant.

La mise en scène de Charles Roubaud, dont le talent est reconnu depuis longtemps à domicile et ailleurs, donne à cette œuvre parfois chaotique une vraie cohérence interne, et à la narration une subtile fluidité. Le propos, qui, mutatis mutandis, n’a rien perdu de son acuité, évite tout manichéisme réducteur. Le choc des deux civilisations est inévitable, et bien présent, avec deux actes situés à Lisbonne, et deux dans l’île de Selika, de part et d’autre de l’acte médian du naufrage, mais interprété avec justesse et finesse ; les belles vidéos de Camillle Lebourges apparaissent comme la seule représentation possible de cet épisode, à la fois concrète et poétique. Choc des civilisations, donc, mais avec un retournement complet du regard : l’autorité militaire européenne est cassante, suffisante, guindée comme les uniformes sombres ; a contrario, l’autorité de Selika réintégrée enfin dans ses droits est, elle, lumineuse comme le personnage, légère comme  les costumes en voiles diaphanes et déclinaisons de couleurs de soleil, toujours signés avec élégance par Katia Duflot ; la sombre emprise du grand-prêtre – Cyril Rovery,  voix profonde de basse et stature imposante – est conférée et légitimée par la triade Brahma, Vishnou, Shiva ; à l’opposé de la brutalité arbitraire de l’Inquisition.

La rigidité des institutions, opposée à la fougue conquérante de Vasco de Gama, s’exprime aussi par les couleurs de voix des trois barytons-basses : François Lis en Don Diego père d’Inès, Patrick Bolleire en Don Pedro le fiancé imposé, et Jean-Vincent Blot en Grand inquisiteur sinistre ; même le ténor Christophe Berry teinte de sombre Don Alvar, autre membre du Conseil.

Les lumières de Jacques Rouveyrollis, froides et incisives pour le palais militaire et les geôles de Lisbonne, s’adoucissent et vibrent de chaleur colorée sous les cieux des Tropiques. L’alternance entre duos et grands tableaux soigneusement composés est aussi parfaitement ménagée.

Les chœurs eux-mêmes, préparés par Christophe Talmont expriment aussi bien la vigueur de la puissance conquérante (I et II) que la souplesse bienveillante (IV et V), dans de beaux ensembles homogènes.

Dans cet univers où les passions s’exacerbent sous la contrainte extérieure, les personnages principaux déploient une épaisseur charnelle, une riche complexité, qui n’excluent pas ambiguïté voire duplicité.

Le rôle-titre sied magnifiquement à Karine Deshayes. La souplesse et l’agilité de sa voix expriment toute la palette des émotions qui agitent Selika. Puisant des notes presque sombres dans le registre médian, elle joue avec intensité de sa situation de captive, d’amoureuse, de rivale bafouée, puis de reine magnanime qui sauve de celui qui l’a trahie malgré lui. Avec des médiums assurés, des aigus amples et clairs, une ligne mélodique solide et nuancée, un imperceptible vibrato d’émotion contenue, toutes qualités qu’on lui connaît et reconnaît depuis longtemps, la soprano sait sublimer chacun des rôles qu’elle endosse, dessinant plus qu’un personnage : un caractère, voire un destin.

C’est un destin aussi qui anime l’impétuosité de Vasco de Gama – cuir noir, verbe haut et ample gestuelle -, qui s’est investi d’une mission historique : conquérir le monde, pas moins, au nom de son pays ! Le tempérament du ténor messin Florian Laconi le destinait sans doute à incarner cet impétueux navigateur qui traverse la vie comme un météore ; si Meyerbeer en a fait un égoïste et un opportuniste, bien éloigné de la vérité historique, son interprète l’habite avec humanité et tendresse. Ses aigus solaires que nous avons si souvent applaudis s’arrondissent parfois en chatoiement, et la projection vocale – comme pour l’ensemble du plateau – pourrait presque court-circuiter les sur-titrages. Aimé par deux femmes, toutes deux prêtes à se sacrifier pour lui, Vasco n’est pourtant pas le mâle profiteur auquel le contexte lyrique pourrait le réduire.

Face au couple potentiel, et éphémère, de Vasco et Selika, Inès sait aussi s’affirmer. Ayant découvert la toute jeune et timide Hélène Carpentier lors du Concours Raymond Duffaut Jeunes espoirs d’Avignon en 2017, puis retrouvée au concert des lauréats du Concours des Voix nouvelles à Marseille en 2018, nous la découvrons ici transformée, dans une pleine maturité artistique. Incarnant le personnage difficile d’Inès, toujours tenté par la fadeur lénifiante, Hélène Charpentier ne tombe jamais dans ce travers ; elle rayonne ; sa voix s’est naturellement élargie, sa palette s’est diversifiée, et, même spectatrice muette, sa présence en impose.

Mais c’est sans doute Jérôme Boutillier qui sort vainqueur de l’applaudimètre. Son jeu énergique, son désespoir violent, sa tendresse délicate pour sa souveraine, soulèvent l’œuvre d’un souffle irrésistible. Son timbre puissant, agile et précis, traverse la salle, emplit fosse, balcons et loges – qui accueillent les percussions -, démultipliant sa présence. Et son roulement des « r » à l’ancienne, chatouille agréablement l’oreille – cherchez le paradoxe -. Il passe d’un monde à l’autre, et d’un statut à l’autre, de captif à prince, avec la même combativité bluffante – osons cet adjectif, le seul qui convienne -, à l’image de Nelusko.

Après le triomphe des Huguenots en juin, l’Opéra de Marseille, 60 ans plus tard, retrouve une Africaine de très belle facture. Il reste trois représentations…

G.ad. Photos Christian Dresse

 

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