La légende internationale du « son cubain », patrimoine culturel, fait danser l’Opéra
Jeudi 2 novembre 2023, 20h, 1h30, Opéra Grand Avignon (site officiel)
Grupo Compay Segundo
Direction et contrebasse, Salvador Repilado Labrada. Direction musicale, clarinette et chœurs, Rafael Inciarte Rodríguez. Première voix et Maracas, Hugo Garzón Bargalló. Deuxième voix et Guitare, Nilso Arias Fernández. Clarinette et chœurs, Haskell Armenteros Pons. Clarinette basse, Rafael Inciarte Cordero. Percussions et chœurs, Rafael Fournier Navarro. Guitare et chœurs, Yoel Matos Rodriguez. Armónico et chœurs, Alberto Rodriguez Piñeda
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Ce jeudi 2 novembre à 20h, l’Opéra Grand Avignon accueille une sacrée pointure, le groupe cubain Grupo Compay Segundo, une vraie légende, qui continue à jouer sur tous les continents dans l’esprit du fondateur éponyme disparu, Francisco Repilado, dit Compay Segundo ; à jouer de la musique cubaine traditionnelle. Une musique énergique, vivante, colorée, chaleureuse, qui donne envie de chanter et de danser, heureux mariage entre percussions venues d’Afrique et guitare espagnole. Si ce qu’on appelle officiellement le « son cubain » a été déclaré « patrimoine culturel » de Cuba en septembre 2012, pour autant il n’a guère plus d’un siècle dans son état actuel ; métissage afro-cubain et espagnol, il n’a cessé de s’enrichir, de se diversifier, se répandant dans l’ensemble du monde latino-américain.
Mais dans la salle ce soir, foin de la musicologie. On goûte à pleines oreilles le « son cubain », alors que les neuf musiciens présentent ici leur 4e album, « Vivelo ».
Au centre de la scène, Hugo Garzón Bargalló chante, joue des maracas, et dialogue volontiers avec le public ; de nombreux hispanophones boivent ses paroles, alors qu’il explique, qu’il commente, qu’il plaisante. Autour de lui, l’ambiance monte graduellement ; au 2e air, on tape des mains ; au 3e, on est debout. Pas toute la salle, certes, mais une bonne majorité, qui ne demande qu’à se laisser entraîner par la voix rocailleuse et chaude, par les guitares, les clarinettes, la contrebasse, les maracas, les diverses percussions congas, bongos, marimbula ; avec la salsa, la rumba, le mambo, le cha-cha-cha, ce sont tous les rythmes ensorceleurs des tropiques qui déboulent sur la scène, et leurs ondes qui soulèvent la salle.
Parfois aussi on se laisse charmer par l’armonico, une guitare spéciale, inventée par Compay Segundo lui-même en 1925, dotée d’une corde supplémentaire ; l’armonico roucoule, cousin de la mandoline ou du yukulélé, en accompagnement ou en lignes mélodiques solo chaleureusement applaudies, et Alberto Rodriguez Piñeda ne boude pas son plaisir. A l’arrière-plan, dans un léger voile de fumigène, les guitares et clarinettes au joli son cuivré, chantent, esquissent des pas de danse. Avec ses faux airs de Ray Charles, Rafael Inciarte Rodríguez (ou Haskell Armenteros Pons ? pas de feuille de salle) aux chœurs et clarinette, la joue crooner. Quant àSalvador Repilado Labrada, le fils du fondateur, lui, imperturbable, mène son corps-à-corps avec sa contrebasse.
Neuf artistes qui visiblement cultivent jalousement leurs différences, de sacrées bêtes de scène, qui partagent une musique diablement roborative ! Et que le public applaudit très très longuement. Et quand s’envolent en bis les premières mesures de Guantanamera, tout le monde entonne en même temps…
Dans quelques jours, le 18 novembre, autre musique du monde, place à l’Ensemble Golshan pour la musique iranienne traditionnelle.
G.ad.
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