A défaut de faire polémique comme en 2023, l’affiche 2024 pose question.
« Ça fait partie du jeu de faire réagir, d’interroger. Si elle passe inaperçue, ce n’est pas tellement intéressant ! » relève Harold David, coprésident avec Laurent Domingos d’Avignon Festival et Compagnie (AF&C). L’affiche est signée Oleksandra Dementieva, étudiante ukrainienne de l’École supérieure d’art. Le bleu céruléen – remplaçant le bleu nuit initialement proposé -, l’immobilisme, l’apesanteur voire la lévitation, tout cela nous ramènerait volontiers à Jean-Michel Folon… mais la poésie onirique en moins. Ou, plus sobre encore et un demi-sicèle plus tôt, à la colombe de Picasso (1949).
Car si l’affiche « revisite les symboles de la paix et de l’universalité », comme le précise AF&C sur sa page Facebook, le poisson, même portant une branche d’olivier, même ailé, est moins symbolique qu’une colombe. Néanmoins, nous explique-t-on, « il prend son envol vers demain et au-delà, comme un symbole d’un festival qui nous transporte vers des horizons artistiques insoupçonnés. Il nous rassemble, nous apaise et nous invite à changer de regard ».
Par le partenariat signé pour 3 ans par AF&C et l’ESAA (l’Ecole Supérieure d’Art d’Avignon, dirigée par Morgan Labar), ce sont les étudiants qui réalisent l’affiche du festival, la convention se terminant cette année. Le choix s’est opéré à partir d’une vingtaine de projets sélectionnés, anonymes : l’identité de la lauréate na été découverte qu’a posteriori. Agée de 35 ans, Oleksandra Dementieva, réfugiée ukrainienne, est arrivée d’Irpine en mars 2022, avec sa fille alors âgée de 4 ans et son chien. Ses photos de son appartement détruit ont été exposées en mars dernier à la chapelle Saint-Michel d’Avignon, dans le cadre de l’événement Passe-Murailles, organisé par l’ESAA.
G.ad. Photo M.F.A. pour Vaucluse-Matin
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