En amont des Olympiades de l’Opéra de Gordes (26-07-2024)
A chacun des artistes nous avons posé les mêmes questions, souvent entre deux avions ou en coulisse d’une scène prestigieuse…
1.Quelle a été votre première rencontre avec Raymond Duffaut ?
2.Quel a été votre premier projet artistique avec lui ?
3.Quel est le conseil le plus précieux qu’il vous ait donné ?
4.Quelle est sa principale qualité, et éventuellement son plus gros défaut ?
Erminie Blondel, soprano
« Ma première rencontre ? Je ne sais même pas (sourire)… Si, bien sûr… C’était au CNIPAL à Marseille en 2010, mais je n’ai même pas passé d’audition. Raymond Duffaut était lors à la direction de l’Opéra d’Avignon, et j’ai fait un apér’opéra, avec Nino Pavlenichvili : j’ai chanté des extraits d’opéras, des opéras américains, parce que je suis franco-américaine, West side story notamment. Ç’a été l’occasion d’échanger avec Raymond Duffaut.
On s’est retrouvés quelques années plus tard à Gordes ; il m’a demandé de revenir plusieurs fois, notamment pour remplacer en dernière minute une soprano souffrante, car il me sait très réactive.
C’est un homme immédiatement généreux, chez qui on voit à l’évidence l’amour du chant et des chanteurs. Raymond a fait plus que me donner des conseils ; avec Nadine et Sophie (son épouse, metteure en scène, et sa fille, alors agent artistique, NDLR), ils ont été là pour moi à des moments plus difficiles de ma vie. Quand tout est facile, vous avez beaucoup de monde autour de vous, et beaucoup moins quand tout va moins bien. C’est ce qui m’a beaucoup touchée, et je leur en ai une infinie reconnaissance.
Raymond m’a beaucoup soutenue artistiquement ; ce que j’ai pu faire, aux Chorégies et à Avignon, même quand il n’était plus directeur, c’est à lui que je le dois. On peut dire qu’il a été le pape de l’opéra en France pendant longtemps, et j’ai un grand respect pour lui.
Et sa plus belle qualité, c’est la fidélité. »
Voir aussi un autre entretien avec Erminie Blondel, et des comptes rendus de concours et de concert : Saisons de la Voix, ou Massy pendant la pandémie, ou Avignon (Veuve joyeuse en 2020, Voix solidaires en 2022), ou Chorégies d’Orange en 2019 et en 2022.
Voir aussi tous nos entretiens avec les artistes invités pour ces Olympiades de l’Opéra.
G.ad. Photo G.ad. à Gordes
Biographie aimablement communiquée par la Saisons de la Voix (site officiel)
La soprano franco-américaine Erminie Blondel débute sa formation de chant à 11 ans. Suivant en parallèle un parcours d’altiste, elle sort diplômée de la Haute École de Musique de Genève, qu’elle complète par un Master à l’Université Sorbonne-Nouvelle. Elle intègre le CNIPAL (Centre national de l’insertion professionnelle des artistes lyriques) en 2009. Elle apparaît pour la première fois sur scène en Italie (à Pise, Livourne et Lucques) en 2014 dans la production des Contes d’Hoffmann signée par Nicola Zorzi en tant qu’Antonia. La même année, elle chante La Voix humaine de Poulenc (d’après Cocteau) à Clermont-Ferrand, où elle revient deux ans plus tard pour incarner le rôle-titre féminin du Roméo et Juliette de Georg Anton Benda. Elle rejoint les artistes de l’UNESCO pour la paix, avec lesquels elle se produit à La Seine Musicale dans deux versions concert de Carmen en 2017 (Micaëla) et de Faust (Marguerite) en 2018. Cette année-là, elle prend le rôle de Pamina dans La Flûte enchantée à Clermont. En 2019, elle fait ses débuts au Capitole de Toulouse dans Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas (Bellangère) aux côtés de Sophie Koch et Vincent Le Texier. En 2021, elle prend le rôle-titre de La Traviata à Reims, puis elle s’empare l’année suivante du rôle de la Comtesse d’Almaviva dans Les Noces de Figaro à Clermont.
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