L’orchestre à son meilleur sous la direction de Michele Spotti
Opéra de Marseille, dimanche 6 janvier 2024. Concert du Nouvel An
Orchestre Philharmonique de Marseille. Michele Spotti, direction. Da-Min Kim, violon
Jacques Offenbach, La Gaîté parisienne, Ouverture. Giuseppe Verdi, Nabucco, Ouverture. Gioachino Rossini, La Pie voleuse, Ouverture. Antonin Dvořák, Danses slaves. Franz Lehár, Ballsirenen – Walzer. Piotr Ilitch Tchaikovski, Le Lac des Cygnes, Valse. Pablo De Sarasate, Fantaisie sur Carmen, op. 25. Johann Strauss fils, Pizzicato Polka ; Trish-Trash-Polka, op. 214 ; Kaiserwalzer. Johann Strauss père, La Marche de Radetzky
Voir aussi toute la saison de l’Opéra de Marseille
L’Opéra de Marseille a décidément eu la main heureuse en nommant le jeune Michele Spotti (30 ans) au poste de directeur musical à partir de la présente saison 2023-2024. Nous avions précédemment apprécié sa direction de Guillaume Tell à l’automne 2021 dans la maison phocéenne, et ses prestations, depuis, confortent ce bon choix. Ses récents engagements sur d’autres scènes sont d’ailleurs la preuve de sa brillante carrière, il suffit de mentionner son apparition en novembre à l’Opéra Bastille, pour y diriger Turandot, en alternance avec Marco Armiliato. Et sa future présence au pupitre des 32e Victoires de la musique classique en février.
Le programme de ce concert du Nouvel An rassemble quelques classiques du genre, ainsi que certains extraits plus en lien avec le répertoire italien. Les éléments de décors de La veuve joyeuse (opérette de Franz Lehár programmée du 29 décembre au 7 janvier à l’Opéra de Marseille) sont laissés en place, un fond bleu et des colonnes verticales de fleurs de chaque côté du plateau pour égayer ce début d’année.
C’est un Orchestre Philharmonique de Marseille en excellente forme qui joue l’Ouverture de La Gaîté parisienne, une texture assez légère qui alterne avec des nuances plus franches, délivrées par les impeccables pupitres de cuivres. C’est encore la sérénité qui caractérise les cuivres dans l’ouverture de Nabucco, les bois produisant une tout aussi bonne performance pour dérouler leurs soli au cours de l’Ouverture de La gazza ladra. Le chef y ose d’ailleurs quelques accélérations de tempo qui fonctionnent parfaitement.
Une séquence davantage Europe de l’Est succède, en commençant avec Antonin Dvořák et ses Danses slaves qui évoquent par moments des rythmes tziganes. Après un Franz Lehár d’abord haletant, puis qui puise dans les mélodies de La veuve joyeuse, le chef sait donner à la fois souffle et élégance aux pages tirées du Lac des Cygnes de Tchaikovski.
Habituel konzertmeister de la phalange, Da-Min Kim fait ensuite son entrée pour tenir la très difficile partie de violon solo de la Fantaisie sur Carmen, arrangée par le compositeur Pablo De Sarasate. Après un démarrage perfectible, le musicien trouve rapidement l’intonation juste pour exécuter de nombreux passages rapides et très virtuoses. Dans ce pot-pourri des mélodies les plus connues de l’opéra de Georges Bizet, le violon prend ici régulièrement la place de la voix, entre « Près des remparts de Séville » et « Les tringles des sistres tintaient ».
Place enfin aux deux vedettes obligées de tout programme du traditionnel concert du 1er janvier en direct du Musikverein à Vienne, soit les Johann Strauss père et fils. La Pizzicato Polka est dirigée mains croisées dans le dos… et avec un jeu de pieds qui amuse le public ! La Trish-Trash-Polka cavale, tout comme son esprit malicieux … et tellement viennois ! La classique Kaiserwalzer nous donne l’occasion d’admirer le violoncelle solo, sur quelques mesures, et enfin La Marche de Radetzky est un morceau conclusif qui s’impose. Le public participe avec enthousiasme, faisant salle archicomble pour les deux représentations de 16h00 et 20h00… un public qui en redemande et obtient la Kaiserwalzer et La Marche de Radetzky en bis.
F.J. © I.F.
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