C’est Broadway à l’Opéra de Toulon !
Wonderful Town, comédie musicale de Leonard Bernstein, à l’Opéra de Toulon, jeudi 23 mars 2023
Larry Blank, direction musicale ; Olivier Bénézech, mise en scène ; Johan Nus, chorégraphie ; Luc Londiveau, scénographie ; Frédéric Olivier, costumes ; Gilles Papain, conception vidéo ; Marc-Antoine Vellutini, lumières
Jasmine Roy, Ruth Sherwood ; Kelly Mathieson, Eileen Sherwood ; Dalia Constantin, Helen ; Sabrina Giordano, Violet ; Ariane Pirie, Mrs Wide ; Maxime de Toledo, Robert Baker ; Thomas Boutilier, Wreck ; Franck Lopez, Lonigan ; Joe Shovelton, Appopolous ; Scott Emerson, Speedy Valenti ; Sinan Bertrand, Frank Lippencott ; Max Carpentier, Chick Clark
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Toulon
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C’est en janvier 2018 que l’Opéra de Toulon représentait la première en France de la comédie musicale Wonderful Town, œuvre de Leonard Bernstein créée en 1953. Cinq ans – et une crise Covid à épisodes – plus tard, la même production d’Olivier Bénézech est reprise, pour le bonheur renouvelé du public. Sur l’intrigue des deux sœurs Ruth et Eileen qui débarquent à New-York de leur Ohio natal, et qui endurent de sérieux problèmes de logement, de travail, la musique est d’une richesse et d’une variété enthousiasmantes. Dès l’ouverture, l’Orchestre de l’Opéra de Toulon fait en effet un sans-faute sous la direction musicale de Larry Blank, avec des cuivres étincelants qui prennent plus d’une fois la vedette dans cette partition du génial Bernstein.
Et c’est ce soir Broadway à Toulon, dans la riche et vive mise en scène déployée par Olivier Bénézech ! Sur l’écran géant lumineux en fond de plateau passent, en photos ou animations vidéos, des séquences de New-York, de rues, de gratte-ciel, de bureaux, etc. Les éléments de décors conçus par Luc Londiveau sont changés à vue très rapidement, dont le très étroit studio loué à prix d’or aux deux jeunes provinciales, un logement qu’on pousse sur ses roulettes comme une grosse boîte à chaussures. Les danseurs se donnent également sans réserve en s’animant sur les chorégraphies vitaminées de Johan Nus. Les solistes chanteurs-acteurs, dont certains d’origine américaine ou anglo-saxonne, forment une troupe enthousiaste.
Déjà titulaire du rôle de Ruth ici il y a cinq ans, Jasmine Roy possède la comédie musicale dans la voix et le corps, chantant et dansant avec aisance et naturel. Pour compléter les trois rôles principaux, Kelly Mathieson (Eileen Sherwood) dégage du charme et de l’aigu, tandis que Maxime de Toledo (Robert) assume son rôle de beau gosse, tombant amoureux de Ruth.
Les autres rôles sont nombreux, en particulier Thomas Boutillier qui interprète Wreck, joueur de football américain qui trouve refuge dans le studio des deux sœurs quand sa belle-mère rend visite à sa femme Helen, très bien chantée par Dalia Constantin. Les choristes de l’Opéra de Toulon sont également bien en voix, dans un ouvrage où les moments de folie sont nombreux. Par exemple celui de la fin du premier acte, quand Ruth part en reportage auprès d’un équipage de marins brésiliens, mais ceux-ci uniquement intéressés à danser la « Conga », sur des rythmes endiablés. Les passages romantiques ou mélancoliques sont aussi multiples, comme lorsque Ruth et Eileen évoquent leur Ohio natal (« Ohio »), Eileen qui évoque ses amours naissantes (« A little bit in love »), ou encore les officiers irlandais du poste de police qui entament une mélodie populaire de leur pays d’origine (« My darlin’ Eileen »), après que le chef policier a dévoilé, sous son uniforme, le trèfle à quatre feuilles figurant sur son T-shirt !
I.F. Photos Frédéric Stéphan
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