Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2023
La Luna, 18h50, 55 minutes. Du 7 au 29 juillet. Réservations au 04 12 29 01 24
Mettre des mots forts sur la plus grande des douleurs, la perte d’un enfant
Cette pièce est une histoire vraie. C’est un moment dramatique de sa vie que nous raconte Gaël Leiblang, l’auteur, devenu comédien alors qu’il était journaliste, dans le but, on le comprend, à la fois de partager son chagrin, d’exorciser sa douleur, mais aussi de rendre hommage à son fils Roman mort si tôt.
C’est donc l’histoire d’un homme, un père, mais aussi celle de toute une famille qui va être racontée, une histoire pleine d’amour et de douceur, de tendresse aussi mais hélas de larmes également. Cette famille est toute à la joie d’accueillir un troisième enfant, un fils après deux filles, mais cet enfant naîtra prématuré, atteint du syndrome CHARGE et ne vivra que quelques jours. Le texte est magnifique et sait mettre avec une très grande justesse des mots sur les émotions ressenties. La métaphore sportive est extrêmement bien trouvée et rend parfaitement compte du combat à mener en tant que père au fur et à mesure des découvertes inquiétantes pour la survie de cet enfant, mais aussi de ce combat sur le chemin de la résilience. De nombreux sports sont évoqués et montrent la souffrance du corps en image à celle du cœur. Gaël Leiblang est touchant et émouvant, à la fois fort et fragile dans cette épreuve, on ne peut que s’identifier à lui. La mise en scène de Thibault Amorfini est toute dans la pudeur et la délicatesse afin de laisser toute leur place aux mots et à l’acteur.
Cette pièce est belle car au-delà de l’immense souffrance qu’elle sait nous faire partager, sans pathos exacerbé, juste avec des émotions vraies, elle nous donne une belle leçon de courage. Elle est magnifique car elle est avant tout un hymne à l’amour, un hymne à la vie, qui donne la force de continuer, comme le montre le prénom choisi à leur quatrième enfant, cette petite Gabrielle.
Une pièce sensible et touchante qui met des mots forts mais sobres sur la plus grande des douleurs : la perte d’un enfant.
Sandrine. Photo Véronique Fel
Laisser un commentaire