Concert d’automne. Les Saisons de la voix, Gordes. Espace Simiane, Hôtel de Ville, place du Château (dimanche 27 septembre 2020).
Tatiana Probst, soprano. Aeyoung Byun, piano
« Les Démons de mes nuits »
Probst, Extrait du cycle des Nuits-Sens, « Sphère ». Lehar, La Veuve Joyeuse, air de Missia Palmieri « Viliya ». Chausson, Chanson Perpétuelle. Mozart, Die Zauberflöte, air de Pamina « ach ich fuhls ». Schoko, Sweet lady. Ravel, Gaspard de la nuit, « Ondine ». Dvorak, Rusalka, air de Rusalka « Chant à la lune ». Duparc, Chanson triste. Probst, Extrait du cycle des Nuits-Sens, « Danse » et « confusion ». Probst, La mort des amants. Puccini, Turandot, air de Liu. Poulenc, extrait du cycle des Banalités, « Hôtel »
Si le talent est héréditaire, alors les bonnes fées de la famille Casadesus se sont penchées sur son berceau… Petite-fille de la comédienne Gisèle, nièce du chef Jean-Claude, cousine de la soprano Claudine et de Didier Lockwood, fille du compositeur Dominique Probst et de la comédienne Catherine Chevallier, tante des instrumentistes Thomas et David Enhco, Tatiana Probst (notre entretien ici) a été « nourrie d’art au biberon, avant même de commencer la musique », – piano et chant, et très vite aussi composition -.
C’était vraiment un concert d’automne, en ce dimanche plus que frisquet, qui s’est donné en fin d’après-midi à l’Espace Simiane de Gordes dans le cadre des Saisons de la Voix. Dans le strict respect des règles sanitaires, la salle (en demi-jauge) était pleine, presque recueillie, pour écouter la charmante soprano Tatiana Probst dans un programme original, « Les Démons de mes nuits », mêlant douces mélodies, sombre imaginaire, et jusqu’à une comédie musicale américaine en bis. « Tout ce qui, dans la nuit, peut à la fois nous tourmenter et nous faire rêver » : une riche palette avec des airs d’opéra de Lehar, Mozart ou Puccini, des mélodies de Chausson, Dvorak, Ravel, Poulenc ou Duparc, mais aussi plusieurs airs signés… Probst, père ou fille.
La pianiste coréenne Aeyoung Byun, « une amie et une pianiste virtuose », tantôt accompagnatrice tantôt solo, a montré même talent. Le récital, mené sans entracte, offrait une véritable cohérence d’ensemble à travers des univers bien différents.
La chanteuse a ensuite avoué son émotion, d’avoir été, à Gordes même il y a quelques années, lauréate du Concours international de la mélodie – dont la 14e édition s’est justement tenue dans ce lieu il y a deux semaines -, et, ce dimanche, d’avoir dans la salle ses illustres parents, ainsi que son professeur de chant qui l’accompagne depuis de nombreuses années, Mireille Alcantara, et qui a formé, et forme encore, la plupart des voix nationales et internationales. Et l’esprit de famille est dans son ADN, puisque, rayonnante, Tatiana a dédié son dernier air à une petite-cousiné, née le matin même.
Prochain rendez-vous des Saisons de la Voix : concert du Bout-de-l’an, mardi 29 décembre, 18h, avec la toute jeune soprano colorature Maud Bessart, lauréate de la récente 14e édition du Concours international de la mélodie de Gordes (12-13 septembre 2020).
La saison commence intensément, avec 3 concerts en 3 jours : symphonique samedi à Vedène, récital dimanche à Gordes, baroque lundi à Avignon.
G.ad. Photos G.ad.
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