Une pièce poignante – inspirée d’un fait divers terrible – sur le harcèlement scolaire
La Caserne. Du 7 au 26 juillet, 12h45, durée 1h. Relâche le mardi. Tout public à partir de 12 ans
Réservations au 04 90 33 88 99
Créée par le Théâtre du Centaure à Luxembourg en octobre 2018, et adaptée d’un monologue de Mihaela Michailov, cette pièce, inspirée d’un fait divers roumain, s’inscrit dans un sujet plus que jamais d’actualité : le harcèlement scolaire. On entend l’histoire d’une petite fille de 11 ans, à l’environnement familial tendu, qui n’aime pas l’école et dont la seule échappatoire est la confection de petits animaux en élastique. Parce qu’elle est inattentive pendant le cours d’histoire, sa maîtresse décide de lui ligoter les mains dans le dos pour la punir avec comme justification « c’est ainsi qu’on traite les sales gosses » ; c’est alors que l’histoire s’emballe ; par mimétisme, ses camarades la torturent cruellement à la récréation.
Pour la maîtresse, un sale gosse est un enfant désobéissant, différent, qui s’éloigne de la norme, de ce que l’on attend de lui. Mais qui est le sale gosse dans cette histoire : la petite fille qui joue avec ses élastiques au lieu d’écouter le monologue de sa maîtresse, ou ses camarades qui la maltraitent cruellement, sans pitié et sans raison ?
Ce pseudo seul-en-scène est en réalité un duo très complémentaire : Claire Cahen, l’actrice qui interprète tour à tour l’enseignante, la mère, la narratrice, la petite fille, les autres enfants, et Jorge de Moura, le musicien qui jongle entre batterie, saxophone et guitare. La scène recouverte d’élastiques, qui se transforment au gré des personnages en instruments de musique, jeux, outils de torture, fonctionne à merveille, Claire Cahen s’y faufile avec grâce et légèreté.
Cette histoire poignante qui se déroule à l’école, lieu de formation d’adultes en devenir, questionne de nombreux axes autour de l’enfance, de l’éducation ; comment réussir à affirmer son autorité en tant qu’enseignant ? comment élever deux enfants en tant que mère célibataire ? comment exprimer son individualité dans le monde des adultes quand on est une fillette de 11 ans un peu différente ? La frontière est fine entre instruction et domination, autorité et punition, correction et réprimande. Et la pièce est poignante.
Leïla. Photo Fabio Godihno
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
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