L’« un des meilleurs orchestres de France » et le « formidable public marseillais » pour les adieux de Lawrence Foster
Auditorium du Pharo, Marseille, vendredi 21 avril 2023
Orchestre Philharmonique de Marseille. Lawrence Foster, direction. Michael Barenboim, violon
Hector Berlioz, Benvenuto Cellini, Ouverture. Felix Mendelssohn, Concerto pour violon n° 2 en mi mineur, op. 64. Erik Satie, orchestration de Claude Debussy, Gymnopédies. Claude Debussy, La mer
C’est ce soir le dernier concert de Lawrence Foster en tant que directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Marseille, avant de passer la main à Michele Spotti à partir de la saison 2023-2024. Il dirigeait en 2008 son premier opéra avec l’orchestre marseillais (la rarissime Salammbô du compositeur Ernest Reyer) avant d’être nommé à son poste en 2012. Les musiciens ne manquent pas le rendez-vous de cette circonstance exceptionnelle, avec une application de tous les instants, une cohésion sans faille et une interprétation aboutie.
Le programme commence par l’ouverture de Benvenuto Cellini de Berlioz, dans la forte acoustique de l’auditorium du Pharo. La musique vit dans ses rythmes enthousiastes, les bois détaillent leurs jolies phrases, avant le final plein de brillant aux cuivres. Seule une dernière attaque aux violoncelles semble manquer un peu d’unité.
Le Concerto pour violon n° 2 de Felix Mendelssohn nous donne ensuite l’occasion d’admirer la technique robuste, la musicalité et les qualités interprétatives de Michael Barenboim. Le dicton « Bon sang ne saurait mentir » se vérifie pour l’enfant du couple de chefs d’orchestre et pianistes Daniel Barenboim et Elena Bashkirova. La précision d’intonation impressionne particulièrement, ainsi que la virtuosité, mais sans démonstration, sans esbroufe. La longue cadence en fin de premier mouvement est très inspirée, dans un respectueux silence de l’auditoire. Le violon paraît ensuite chanter les mélodies du 2ème, au cœur du répertoire romantique. Puis l’orchestre et le violon déploient conjointement un grand abattage, dans les rythmes parfois endiablés du mouvement final. Michael Barenboim répond aux applaudissements nourris du public en accordant un bis, extrait des études de concert d’Henri Vieuxtemps.
La suite de l’affiche après l’entracte est dominée par Claude Debussy. Les Gymnopédies d’Erik Satie sont en effet données dans l’orchestration de Claude Debussy, deux petites pièces très contrastées : la première d’une grande douceur, puis la seconde bien plus connue, dans une orchestration d’une folle originalité (harpes, cymbale, cors puis hautbois…).
Debussy à nouveau avec l’un de ses chefs-d’œuvre symphoniques La mer, où le mystère, voire la menace, s’installent assez rapidement dans la partition. Entre calme et agitation, on entend clairement la mer voguer au gré des trois mouvements successifs, avec l’arrivée de la tempête, soit marquée par les cuivres éclatants, soit encore par les timbales associées aux contrebasses qui grondent. L’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille présente tout du long une très belle allure.
A l’issue du concert, l’adjoint au maire de Marseille chargé de la culture prend le micro pour remercier le chef pour les services rendus au cours de toutes ces années. Le premier violon et super soliste Da-Min Kim adresse aussi quelques mots remplis d’émotion au maestro Foster « merci Maestro, merci pour tout ! ». Lawrence Foster conclut en confirmant que la phalange marseillaise est aujourd’hui « clairement l’une des meilleures de France » ; il sera heureux de revenir en tant que chef invité et est aussi reconnaissant envers ce « formidable public de Marseille », venu encore faire salle pleine ce soir.
F.J. Photos I.F.
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