Salle pleine, excellence de tous les artistes, programme 100% Beethoven
Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence le 22 avril 2022
Festival de Pâques d’Aix-en-Provence (notre présentation & site officiel)
Orchestre National des Pays de la Loire. Gábor Takács-Nagy, direction. Trio Zeliha : Manon Galy, violon ; Maxime Quennesson, violoncelle ; Jorge González Buajasan, piano
Ludwig van Beethoven, Triple concerto en do majeur, op.56. Ludwig van Beethoven, Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, « Eroica », op.55
Concert exclusivement Van Beethoven ce soir au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, avec la venue de l’Orchestre National des Pays de la Loire pour défendre le Triple concerto et la Symphonie n° 3.
C’est d’abord le triomphe de la jeunesse dans le Triple concerto, interprété par Manon Galy au violon, Maxime Quennesson au violoncelle et Jorge González Buajasan placé au piano. Les trois musiciens n’ont en effet pas encore 30 ans, Manon Galy (26 ans) ayant été révélée tout récemment « Révélation soliste instrumentale » aux dernières Victoires de la musique classique, retransmises d’ailleurs en direct depuis le Grand Théâtre de Provence.
Dès l’entame de la pièce, si les trois instrumentistes font preuve d’une virtuosité sans faille, on détecte tout de même de légères imperfections d’intonation du violoncelle, surtout en regard de la justesse impeccable de sa consœur au violon. Ayant formé le trio Zeliha en 2018, les trois compères sont évidemment très habitués à jouer ensemble, la précision rythmique est idéale, confortée par instants par le pianiste qui se tourne vers ses deux acolytes placés dans son dos.
On admire le violoncelle plein de sentiments au début du deuxième mouvement largo, ainsi que le jeu dynamique du piano, aux notes bien détachées. Le chef Gábor Takács-Nagy s’implique pour passer son énergie à l’Orchestre National des Pays de la Loire, la phalange jouant un Beethoven de grande allure.
En bis avant l’entracte, le trio joue seul le scherzo du premier trio de Mendelssohn. Toute réserve sur l’intonation tombe alors, cette pièce étant ici une merveille de célérité, de course folle et légère, avec un excellent piano, mieux mis en valeur que précédemment.
La Symphonie n°3 « Héroïque » donne plus tard encore davantage l’occasion à l’orchestre de démontrer ses qualités, d’abord en passant en revue les différents pupitres de bois, ainsi que les cors, passablement exposés dans cette partition.
Par sa gestique pleine d’énergie et très démonstrative, Gábor Takács-Nagy nous rappelle un autre chef hongrois, le grand Georg Solti disparu en 1997. Les musiciens répondent fidèlement à ses indications et sollicitations, qu’il s’agisse des forts contrastes entre pianissimi et franches attaques des cordes, des crescendos vers une atmosphère majestueuse, les cuivres et percussions amenant un brillant certain au final de la symphonie.
Un bis est joué, Salut d’Amour d’Edward Elgar, charmante pièce qui prouve à nouveau l’excellence du premier violon, celle de la petite harmonie et de l’orchestre dans sa totalité. Bonne nouvelle, il faut remarquer enfin la salle pleine du Grand Théâtre de Provence, nouvelle preuve du vif succès de ce Festival de Pâques.
F.J. Photos Caroline Doutre
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