Pour la réouverture, cap sur le Nil et sur l’Allemagne !
Orchestre National Avignon-Provence. Direction Debora Waldman. Piano Nicholas Angelich
Camille Saint-Saëns, Concerto n°5 pour piano et orchestre
Félix Mendelssohn, Symphonie n°5 « Réformation »
Avec Nicholas Angelich, Saint-Saëns et Mendelssohn, l’ONAP vendredi fera un somptueux retour sur scène, et met le cap sur l’Egypte et l’Allemagne.
L’Orchestre National Avignon-Provence n’a guère cessé de travailler que lors du 1er confinement, au printemps 2020 ; depuis l’automne dernier, on l’a entendu, dans des conditions très particulières liées à la pandémie, dans ce qui aurait dû être le premier concert d’abonnement de la saison « Revisiter», dans Le Messie du Peuple chauve, opéra d’Eric Breton, dans l’opérette de fin d’année La Veuve joyeuse (Pionnier/Gioria), et dans la création mondiale de La Femme samouraï en février ; il a également mené son parcours de découverte du répertoire rare. En ce printemps 2021, il accompagne la réouverture de l’Opéra Confluence en grande forme : il donnera deux concerts en quelques jours (les vendredis 28 mai et 4 juin), sans compter la diffusion vendredi soir 28 mai sur FR3 du Don Giovanni (Waldman/Roëls) qu’il a enregistré il y a quelques semaines.
Le concert de ce même vendredi, en début de soirée, sera doublement important. Il signera les débuts officiels de Debora Waldman depuis sa nomination comme directrice musicale de l’orchestre ; si elle travaille régulièrement avec les musiciens depuis 2 ans et si elle avait conçu le programme de la saison, la pandémie l’avait pourtant empêchée de prendre en public baguette et pupitre.
Debora Waldman dirigera donc le 5e et dernier concerto de Camille Saint-Saëns. C’est le formidable pianiste Nicholas Angelich, né aux Etats-Unis en 1970 mais formé à la grande école pianistique française, qui offrira sa fougue et sa virtuosité à ce morceau ; invité dans tous les pays du monde, il déploie le même talent comme récitaliste, concertiste ou chambriste, et aucun répertoire ne lui est étranger. Ses enregistrements sont régulièrement salués par des récompenses : Choc du Monde la musique, Diapason d’or, Music Choice de la BBC ou d’autres, avec jusqu’à 3 récompenses simultanées pour les Sonates de Brahms avec Renaud Capuçon au violon. Ce concerto en fa majeur op.103 (30’ environ), composé à Louxor, d’où son surnom de L’Egyptien, fut créé par Saint-Saëns lui-même au piano en 1896 à la salle Pleyel. Le début, aux accents « classiques », s’anime ensuite allegro animato fougueux, puis s’atténue pour glisser vers un andante totalement inattendu ; habituellement mouvement lent, le 2e mouvement explose ici en sonorités orientales évoquant l’univers multiple et chatoyant des voyages sur le Nil ; quant au 3e mouvement, en motifs entrelacés, il illustre un riche molto allegro au final triomphal.
En 2nde partie, les musiciens offriront la 5e et dernière symphonie en ré mineur op. 207 (1832) de Félix Mendelssohn-Bartholdy intitulée Reformation ; le compositeur allemand, au catalogue abondant malgré une vie courte (38 ans), avait été déçu de l’accueil mitigé réservé à sa création ; hommage à la tradition de la religion protestante que son père avait adoptée en rompant avec ses origines juives, sa 5e symphonie est également imprégnée de Beethoven tout juste disparu (1827). L’inspiration magistrale culmine dans le choral luthérien conclusif.
(G.ad. Photo Jean-François Leclecq-Erato)
Vendredi 28 mai, 19h, Opéra Confluence. Tarifs : 8€ à 30€. Réservations par téléphone au 04 90 14 26 40 (mardi-samedi, 10h-17h). Salle limitée à 35% de la jauge. www.operagrandavignon.fr
Laisser un commentaire