Déstabilisant : tout est loin d’être simple dans les relations humaines
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Théâtre Au bout là-bas, 11h45. Durée 1h20. Du 6 au 30 juillet, relâches les 11, 18, 25. Réservations au 06 41 30 53 27
Ce texte de David Mamet nous fait assister à une rencontre entre un professeur d’université, en sciences de l’éducation, occupé par l’achat de sa maison, et l’une de ses étudiantes, décidée à décrocher son examen dans cette matière et ainsi réussir son diplôme. La relation est tendue, les points de vue s’opposent, la violence est sensible. On a de la sympathie au début pour ce professeur incarné avec talent par Kevin Messager car son côté paternaliste nous rassure. L’étudiante en revanche, jouée brillamment par Roxanne Davidson, nous agace un peu, balbutiante, maladroite. Puis très vite, après les révélations qu’elle va faire sur le sexisme de ce professeur, sur son comportement déplacé, nous nous mettons de son côté, elle devient la victime et lui le bourreau. Mais tout ne s’arrête pas là et un rebondissement va remettre en cause toutes nos certitudes ; on ne sait plus qui a raison ou tort, on ne sait plus où est la vérité. L’un et l’autre sont coupables, l’un et l’autre nous touchent par leur souffrance, l’un et l’autre nous inquiètent par leur violence. Le jeu des acteurs est brillant de réalisme et nous laisse dans l’expectative. La mise en scène permet cette montée en tension jusqu’à l’explosion finale.
Ce spectacle est déstabilisant et perturbant, on en ressort plein de questions, on s’interroge sur ce qui nous semblait des évidences, on doute. Un spectacle très fort car il nous fait sortir du manichéisme habituel et nous interroger sur les enjeux de pouvoir et de puissance dans les relations humaines, entre hommes et femmes en particulier, en nous montrant que tout est loin d’être simple.
Sandrine. Photo Florian Guérin
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