Une nomination pour le moins étonnante ?
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L’Opéra Grand Avignon annonce la nomination d’un « chef associé », Federico Santi. On pourrait s’en étonner, dans la mesure où l’Opéra n’a pas d’Orchestre propre… donc pas de chef, ni permanent ni associé ! De fait, il ne s’agit nullement d’un poste budgétaire ; ce n’est « pas un poste supplémentaire dans l’organigramme », précise le directeur Frédéric Roels, et il n’y a donc pas eu d’appel à candidature. Il s’agit d’une nomination en quelque sorte symbolique, pour « officialiser une fidélité artistique, pour reconnaître les liens que nous avons tissés depuis trois saisons, et qui vont se poursuivre encore pour trois saisons ». Des liens en fait plus anciens, puisqu’ils remontent aux premières années du siècle : Frédéric Roels avait rencontré Federico Santi à Liège lors d’un opéra de chambre de Daniel Schell. Il l’avait invité ensuite plusieurs fois à l’Opéra de Rouen, puis à Avignon pour diriger Peter Grimes de Britten en octobre 2021 lors de la réouverture de l’Opéra après travaux, puis Les Rêveurs de la Lune de Howard Moody en janvier 2023, et Tosca de Puccini en avril 2024. Le chef dirige en ce moment La Traviata de Verdi en ouverture de la saison lyrique, et dirigera un opéra par an dans les deux prochaines années. Italien et spécialiste du bel canto, il est néanmoins « curieux de tous les répertoires », explique Frédéric Roels ; « c’est un excellent musicien, fin, subtil, nuancé, réfléchi ; très humain, il est à l’écoute des interprètes et des musiciens, il impose son style avec respect et humanité ».
Son poste est analogue à celui de Débora Waldman à l’Opéra de Dijon : « pas de responsabilité hiérarchique, pas d’autorité sur l’orchestre, pas de choix de programmation », confirme Frédéric Roels. Mais le directeur de l’Opéra et Alexis Labat directeur de l’Orchestre National Avignon-Provence sont formels : entre eux, il s’agit d’un partenariat en bonne intelligence ; l’Opéra et l’Orchestre sont en effet deux structures indépendantes – l’Orchestre est en statut associatif – mais partenaires, et tout se discute ensemble, et la nomination de Federico Santi est avant tout « honorifique », précise le directeur de l’Onap.
G.ad. Photo Guy Houben
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