« Tea for two » sur la Canebière …
Marseille, Théâtre de l’Odéon, dimanche 26 mars 2023
No, No, Nanette, opérette de Vincent Youmans, texte d’Irving Caesar et d’Otto Harbach, interprétée en français
Bruno Conti, direction musicale ; Carole Clin, mise en scène ; Maud Boissière, chorégraphie
Agnès Pat’, Nanette ; Élisabeth Aubert, Suzanne ; Julie Morgane, Lucile ; Marion Préïté, Pauline ; Perrine Cabassud, Betty ; Sabrina Kilouli, Flora ; Davina Kint, Winnie ; Julien Salvia, Tom ; Fabrice Todar, Billy ; Rémy Cotta, Jimmy
Orchestre de l’Odéon
C’est un nouveau spectacle que monte le théâtre de l’Odéon à Marseille, celui conçu par Carole Clin pour la comédie musicale américaine No, No, Nanette, musique de Vincent Youmans et paroles d’Irving Caesar et Otto Harbach, représentée ici en français. « No, No, Nanette », parce qu’on répond invariablement « Non, non, Nanette » à cette jeune fille de 16 ans qui veut s’amuser et échapper un peu au foyer familial des Smith où elle a été recueillie, orpheline. Mais cette pièce est un véritable déchaînement de vaudeville, avec le riche maître des lieux Jimmy Smith (il a fait fortune dans les éditions de la Bible), marié à Suzanne et qui doit composer avec ses trois anciennes protégées Betty (de Boston), Winnie (de Washington) et Flora (de San Francisco), aidé par son ami avocat Billy Early, ce dernier en froid pour un temps avec sa femme Lucile. Mais l’amour triomphe finalement et l’amour réciproque de Nanette et Tom pourra aussi s’épanouir.
Stratagèmes et contre-stratagèmes, après la villa new-yorkaise de Jimmy Smith, tous se retrouvent au deuxième acte sur la plage à Atlantic City, puis dans le cottage des Smith, avant l’heureux dénouement final. Les projections vidéos en fond de plateau et les éléments de décors sont fonctionnels et efficaces pour suggérer les lieux. Pas de choristes sur le plateau, mais cinq danseuses et cinq danseurs qui animent les tableaux avec énergie, sur une chorégraphie réglée par Maud Boissière, en assurant aussi par moments les plus rares passages de chant.
Les dialogues sont nombreux, laissant une plus petite place au chant, mais l’ensemble passe comme un charme, dans une sonorisation qui met toutefois davantage en valeur les musiciens de l’orchestre de l’Odéon, placés sous la baguette de Bruno Conti. A l’écoute de la mélodie très connue « Tea for two » (sifflotée par Bourvil et Louis de Funès dans La Grande Vadrouille), l’auditoire marseillais se met à joyeusement fredonner dès l’ouverture.
La distribution rassemble en majorité des chanteurs-acteurs tout désignés pour ce répertoire, bon nombre d’entre eux invités régulièrement à danser ou faire des claquettes. Dans le rôle-titre de Nanette, Agnès Pat’ fait justement valoir ses talents d’actrice et de danseuse, tandis qu’il faut tendre parfois l’oreille quand elle chante. Julie Morgane qui interprète Lucile a davantage de présence dans ses parties chantées, aux côtés de la très drôle Marion Préïté dans le rôle de la – souvent impertinente – domestique Pauline. Côté masculin, Rémy Cotta est la majorité du temps en scène et défend avec aisance son personnage de Jimmy, entouré par le bien chantant Fabrice Todaro (Billy), toutefois régulièrement discret dans le grave, et de Julien Salvia en Tom, l’amoureux de Nanette.
F.J. Photos Christian Dresse
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