Une adaptation sensible et juste, qui touche bien au-delà des « provençalisants »
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Théâtre du Chêne noir. Du 5 au 26 juillet 2025, 17h, durée 1h30. Relâche le mardi. Tél. : 04 90 86 74 87.*
C’est un hommage réussi, tout en délicatesse, un défi pour ce monument initial de plus de 6.200 vers, que rend Gérard Gelas au poète de Maillane, sans mièvrerie ni folklore lénifiant.
Nous avons vu le spectacle au printemps, à sa première représentation sur la scène de l’Opéra Grand Avignon. Il avait été créé à Maillane en septembre 2024, 120 ans tout juste après que Mirèio eut valu à son auteur le seul prix Nobel de littérature jamais attribué à un « régionaliste ». Et Gérard Gelas, qui en avait déjà signé une brûlante adaptation en 2004, avec dans le rôle-titre la toute jeune Alice Belaïdi, issue de son atelier-théâtre et dont on connaît aujourd’hui l’explosion de carrière (le plus récent éclat avec Un petit truc en plus), était tout inspiré pour reprendre sous un autre angle cette histoire de mésalliance sur fond de Provence rurale du milieu du XIXe siècle. Il n’en gomme ni les cigales ni le soleil accablant, Taven, Ourrias, les magnanarelles et la chanson de Magali, mais les suggère plus qu’il ne les impose. Dans un décor minimaliste, avec la musique inattendue mais bienvenue de Philip Glass, la présence de Mistral sur scène (Nicolas Dromard) donne tout son sens à ce nouveau regard, et donne de cette œuvre immortelle une lecture intelligente, sensible et émouvante, qui devrait faire date, bien au-delà des provençalisants convaincus.
Geneviève. Photo Frédérique Combes
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