Mission impossible…
Auditorium départemental Jean Moulin, Le Thor (84). Dimanche 22 mai 2022, 17h
Théâtre du Corps Pietragalla/Derouault
Marie-Claude Pietragalla. La Femme qui danse. Mise en scène, conception, réalisation vidéo, Julien Derouault. Chorégraphie, textes inédits, Marie-Claude Pietragalla. Lumières, Alexis David. Création musicale, Wilfried Wendling, La Muse en circuit, Louis Huguenin. Musiques, Tchaïkovsky, Stravinsky, Olafur Arnalds Portishead, Chopin, Birdy Nam Nam, Adolphe Adam, Massenet, Bizet
Mission impossible que de rendre compte d’un tel spectacle : il se vit, de l’intérieur, il ne s’analyse pas…
Construit en 1982 sur instigation du Conseiller départemental et grande figure de Résistance locale Jean Garcin dans un lieu alors improbable au milieu des pommiers, aujourd’hui presque entouré de maisons mais gardant son charme sylvestre, l’Auditorium départemental, récemment rénové – la dernière fois en 2019-2020 -, propose, cette année encore, une programmation éclectique. La salle semi-circulaire de presque 600 places offre une parfaite visibilité d’où que ce soit.
Nous y étions donc pour le spectacle de Marie-Claude Pietragalla, La Femme qui danse, mis en scène par son complice de vie et de scène, Julien Derouault. Nous avons eu la chance d’interviewer en amont la danseuse et le metteur en scène.
Mission impossible assurément que de chroniquer une soirée telle que celle-là. C’est un spectacle, certes, qui donne et se donne à voir, mais c’est tellement davantage et tellement « autre chose » ! Un moment qui se vit et qui ne s’analyse pas.
Si la danseuse étoile est toujours là, technique parfaite et naturel confondant, la créatrice la bouscule et la sublime. Un peu assourdis parfois par une bande-son intrusive, séduits par les projections vidéo tout en noir et blanc, on reste confondus devant cette silhouette presque androgyne en noir, ce sosie visuel et vocal de Barbara – à laquelle elle empruntera la déclaration d’amour conclusive -, cette alliance de grâce et de vigueur, cette énergie communicative. Drôle d’impression, difficile d’analyser. D’ailleurs, aucune envie de le faire. La salle, debout, multiplie les applaudissements, pour mieux prolonger ce moment exceptionnel.
On ne sent soulevé, traverse, irrigué, par un souffle, un « esprit », qui vous ouvre aux dimensions du monde. On se sent plus vivant, plus léger, habité de l’intérieur. Presque meilleur. Étrange sans doute pour qui n’a pas vécu la soirée, mais bien réel.
Marie-Claude Pietragalla sera encore « la femme qui danse » au Festival Vaison-Danses22 le samedi 23 juillet 2022 à 22h. Avec une rencontre au bord de la scène avec l’artiste.
G.ad.
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