Presque une épopée dans l’Iran d’aujourd’hui, à la façon d’un conte des 1001 nuits
Théâtre des Béliers. Du 7 au 31 juillet, 15h25, 1h45. Relâche les 12, 19 et 26 juillet
Réservations au 04 90 82 21 07
« Yeki bood yeki nabood », tels sont les premiers mots de ce spectacle : « Il était une fois » en persan. La manière dont Aïda Asgharzadeh nous raconte cette histoire tient justement du conte, elle sait retenir notre attention et obtient toute notre écoute pour cette histoire qui n’est pourtant pas un conte des mille et une en nuits. On est embarqué dans un récit qui nous semble à la fois si lointain et si proche et où le passé se mêle au présent par des retours en arrière constants.
Le fil rouge sera aussi un conte : « Bijan et Manijeh », du plus grand poète perse du Xème siècle, puisque deux des personnages portent ces prénoms. Ils sont quatre étudiants qui vivent dans l’Iran des années 70, de la chute du Shah à l’arrivée au pouvoir du régime islamiste ; ils participeront aux mouvements contestataires étudiants, et cela ne sera pour eux ni sans conséquence ni sans drame. Cette lourde histoire se mêle au début, sans que l’on comprenne pourquoi, au présent d’une famille, une mère et ses deux filles invitées à passer le réveillon du passage à l’an 2000 à Avoriaz par le patron de la mère, accompagné de son fils. Ce n’est qu’à la fin que l’on comprendra le lien entre les deux histoires. Un lien très fort.
Les mots sont justes, touchants, et les sentiments que l’on éprouve, intenses. Mais la comédie existe aussi en contrepoint. Les comédiens sont brillants et incarnent tous plusieurs personnages, passant avec talent de l’un à l’autre en un instant. Ils ne sont que six mais paraissent bien plus nombreux tant ils donnent un dynamisme et un souffle presque épique à la pièce.
La mise en scène de Régis Vallée, magnifique, correspond parfaitement à ces changements de temps, de lieu, d’espace. Elles se compose de plusieurs éléments de décors qui se transforment au fil des scènes, devenant tantôt bibliothèque, tantôt lit, tantôt voiture, tantôt sapin de Noël…
Un grand et beau récit qui nous plonge dans l’Histoire de l’Iran et nous montre toute la difficulté – mais la nécessité – de la lutte pour la liberté.
Sandrine
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
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