Redécouvrir les Impressionnistes
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Théâtre des Gémeaux, Avignon, 16h40, durée : 1h25. Du 5 au 26 juillet 2025. Réservations au 04 88 60 72 20
Le néologisme du titre peut décontenancer mais on comprend très vite qu’il renvoie à la fois au collectionneur et aux Impressionnistes. Et c’est dans le salon du plus grand collectionneur de ces peintres que se déroule la pièce : Paul Durand-Ruel. Sauf que cet homme est avant tout marchand d’art et non collectionneur ; et c’est justement ce que lui reproche sa femme : « Vous commercez peu, mais vous collectionnez beaucoup ! » Ce couple est incarné avec beaucoup de justesse et un grand talent par Christophe de Mareuil et Christelle Reboul. Lui est un visionnaire passionné, coupé de la réalité et refusant d’écouter les reproches faits aux toiles de ses amis, pas encore nommés Impressionnistes. Elle le rappelle à la raison et aux soucis du ménage tout en l’aimant passionnément et en le soutenant même si elle ne comprend pas les toiles qu’il achète.
Nous suivons aussi avec passion les réactions de ces peintres à travers le personnage de Renoir, fragile et perdu, incarné à la perfection par Victor Bourigault, mais aussi des journalistes par le regard d’Armand Lagrange, joué avec une grande bonhommie, et un humour qui peut devenir très corrosif, par Frédéric Imberty. L’incompréhension que fait naître cette nouvelle manière de peindre est parfaitement montrée, mais aussi les raisons de ces choix au moment où la photographie fait son apparition.
La scénographie est magnifique et nous plonge dans les toiles Monet, Manet, Renoir… tantôt par le jeu d’un miroir sur lequel se projettent les tableaux que le couple pose sur un chevalet, tantôt par des projections en fond de scène. Même la fenêtre s’ouvre sur les toits de Paris d’une toile de Caillebotte.
Une pièce magnifique et captivante qui donne envie de redécouvrir ces peintres et de rencontrer leurs œuvres avec un regard nouveau. Une fin surprenante que nous avons beaucoup appréciée car elle montre le génie de Paul Durand-Ruel. Une pièce à découvrir.
Sandrine. Photo Fabienne Rappeneau
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