Dans le cadre des Fêtes des quatre saisons (site officiel)
Vendredi 9 septembre, 19h, durée 1h20. Cloître de l’abbaye de Montmajour.
Ensemble La Rêveuse (site officiel), Florence Bolton, pardessus de viole & basse de viole ; Benjamin Perrot, théorbe ; Kôske Nozaki, flageolets, flageolets d’oiseau & flûtes à bec
Purcell, Rameau, Couperin, mais aussi Ravel, Bouchot, Darius Milhaud et bien sûr, Saint-Saëns
Le concept n’est certes pas nouveau ; puisque l’univers des oiseaux est tellement musical, il était inévitable que musiciens et musicologues s’intéressent à lui. Nous avions d’ailleurs entendu un concert analogue à La Courroie, à Entraigues, par la Simphonie du Marais…
Mais le concert de la Rêveuse nous a conquis, nous entraînant peu à peu dans ses chemins inattendus. Bien construit, selon une progression chronologique qui risque toujours d’apparaître artificielle, et qui, ce soir, se révélait d’une lumineuse évidence : construisant une logique, tissant des dialogues et des mises en perspective, et soulignant toute la riche diversité de cet univers. Parfois mimétiques, parfois décalés, parfois délicieusement parodiques ou taquins, les instruments ont su raconter le monde des oiseaux. C’est évidemment la virtuosité inégalée du rossignol qui tient le premier rôle, avec ses 36 notes par seconde, si souvent imité ; le flageolet, ce drôle de mini-piccolo, n’a rien à lui envier en agilité joyeuse ; en faire-valoir on convoque inévitablement les deux notes répétitives du coucou… mais la finesse d’un Saint-Saëns saura en découvrir la délicate musicalité. En complément, on entendra poules et coqs, et autres volatiles.
Chaque pièce, chaque diptyque ou triptyque, est présentée de quelques mots par Florence Bolton, avec une souriante simplicité, éclairant les choix, donnant quelques clefs, soulignant les transcriptions, tout simplement délicieuses.
Nous connaissions le talent de l’ensemble La Rêveuse, déjà accueilli à l’Opéra Confluence par Musique Baroque d’Avignon dans un tout autre programme. L’ensemble a d’ailleurs été nommé au REMA Awards par l’European Early Music Network pour trois de ses projets : Le Carnaval des animaux en péril et La Musique des oiseaux dans la catégorie « Défenseur de la transition de l’année », ainsi que Londres 1720 dans la catégorie « Projet patrimonial de l’année ». Nous avions grande envie de l’entendre dans ce bijou architectural qu’est l’abbaye de Montmajour à Arles… un bijou dont Florence Bolton avait gardé un souvenir ému, par une visite scolaire de prime jeunesse ; la disposition dans un angle du cloître, comme dans les autres cloîtres provençaux, augmente la jauge et assure une bonne acoustique. Un concert de qualité, aux choix originaux, intelligemment conçu, dans un écrin de choix.
G.ad. Photos Gad
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