De cette interrogation sur l’humanité, on ressort grandi
Espace Roseau Teinturiers. Du 7 au 31 juillet, jours impairs, durée 1h20. Relâche 19 juillet.
Réservation au 04 90 03 28 75
Vu en 2017 dans le même théâtre
C’est pour vivre de tels instants que je vais au théâtre : éprouver des sentiments d’une telle force, être emmenée, captivée, tenue en haleine jusqu’à la révélation, être bouleversée au point d’en pleurer, mais en ressortir grandie, par la réflexion sur ce qu’est la vie, sa fragilité et ce qu’est être un homme.
Cette adaptation pour le Festival d’Avignon (2016) de la nouvelle d’Eric-Emmanuel Schmitt (2012) – mise en scène Marie-Françoise et Jean-Claude Broche – est vraiment bouleversante et nous emmène avec elle à la recherche du secret que cache Samuel Heymann. Dans ce village de Belgique dont il a été le médecin, quel est ce lien si particulier qui l’unit depuis 40 ans à son chien, un beauceron nommé Argos ? Le seul à avoir des contacts avec lui semble être cet écrivain venu habiter le village ; c’est donc vers lui que se tourne la fille de Samuel avec ses questions sur le suicide de son père après la mort accidentelle de son chien. C’est bien auprès de lui qu’elle obtiendra les réponses, inattendues, inédites, secrètes jusque-là.
Dans un décor très simple (des cubes), le rythme lent mais expressif de la parole nous concentre sur l’essentiel : l’intensité du texte.
Le secret de Samuel ? Un chien, au camp d’Auschwitz, dans les pires moments d’horreur et de déshumanisation, lui aura permis de retrouver toute son humanité. Et ce chien, Argos, c’est le chien d’Ulysse, le seul qui, 20 ans plus tard, reconnaît son maître dans le mendiant qui arrive.
Un vrai et grand beau texte, servi par des acteurs pleins de pudeur et d’émotion partagée. Une interrogation sur nos valeurs, les relations entre les êtres, et l’humanité au sens large. Un grand bravo.
Sandrine
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
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