Une belle édition 2020 (1er-21 août 2020) malgré les conditions sanitaires
Oui, non, peut-être? De fait, René Martin n’a guère hésité à maintenir son Festival international de piano 2020 de La Roque d’Anthéron, au prix seulement d’un ajustement de calendrier, et d’une programmation plusieurs fois recommencée. Le résultat lui a donné raison : ce fut une belle édition.
On imaginait bien les affres de René Martin, contraint à une 3e programmation depuis le début du confinement : non, oui, peut-être, sans doute, pourquoi pas ? Aux incertitudes sanitaires devaient s’ajouter les fluctuations artistiques.
Jauge réduite (600 places), petits formes, pas de grands ensembles (ni orchestres ni chœurs), priorité évidente aux artistes nationaux (90%, qui viennent souvent en proches voisins)… Le risque était grand, et rien n’était joué d’avance, mais René Martin a eu raison. C’était un festival quantitativement revu à la baisse, mais la qualité demeurait, puisque l’on a pu voir et entendre des valeurs sûres : sur 3 semaines (1er-21 août), 60 concerts – du récital solo (36) au sextuor -, 80 pianistes, 3 concerts par jour en décalé et en 3 lieux différents, le tout en plein air (Espace Florans, Auditorium du Parc). Et au prix d’un léger décalage de calendrier (1er-21 août 2020).
Le Festival est souvent un découvreur et promoteur de jeunes, voire très jeunes talents, français et étrangers ; cette année, avec frontières fermées et nécessité de renflouement, tous les concerts étaient des têtes d’affiche, des étoiles qui brillent depuis des décennies au firmament musical. Toutes ces stars ont tissé depuis des années, avec René Martin et entre elles, des réseaux d’amitié et de fidélité qui ne pouvaient pas faillir. Ce sont tous ces artistes qui ont offert pendant le confinement des centaines, voire des milliers d’heures d’écoute et de partage gratuit à tous les mélomanes via les réseaux sociaux ; ils ne pouvaient que répondre présents à la sollicitation du Festival de La Roque. Pour les avoir entendus presque tous, pour les avoir rencontrés, interviewés, nous savons que ce sont tous des artistes au grand cœur.
Ainsi des pointures internationales du piano, habituées de La Roque, dont certains ont donné plusieurs concerts différents (jusqu’à 6 sur 3 jours pour Claire Désert, 5 pour Nicolas Angelich, 3 dans la même journée pour François-Frédéric Guy ou la contrebassiste Pénélope Poincheval), et les horaires ont été bousculés, les plus grands ayant accepté de ne pas toujours occuper le créneau le plus tardif.
Ont ainsi animé le festival, dans les matinées transparentes, les soirées mordorées ou les nuits étoilées :
Pascal Amoyel (le 6 à 10h & 21h), Kit Amstrong (le 4 à 21h, notre compte rendu ici), Nicholas Angelich (le 3 à 21h ; le 7 à 10h ; le 8 à 21h, notre compte rendu ici), Yulianna Avdeeva (le 17 à 21h), Nour Ayadi (le 8 à 17h), Fanny Azzuro (le 3 à 10h), Florent Boffard (le 14 à 17h), Jean-Efflam Bouvouzet (le 7 à 10h ; le 8 à 17h, notre compte rendu ici), Béatrice Berrut (le 4 à 17h), Florent Boffard (le 14 à 17h), Hortense Cartier-Bresson (le 18 à 10h), Philippe Cassard (le 20 à 21h), Bertrand Chamayou (le 10 à 21h, notre compte rendu ici), Jean-Philippe Collard (le 16 à 17h, notre compte rendu ici ; mais aussi notre entretien ici), Célimène Daudet (le 12 à 17h), Lucas Debargue (le 13 à 21h), Gaspard Dehaene (le 16 à 10h), Claire Désert (le 7 à 10h & 17h ; le 8 à 10h & 17h ; le 15, à 10h & 17h), Mara Dobresco (le 17 à 17h), Abdel Rahman El Bacha (le 16 à 20h, notre compte rendu ici ; mais aussi notre entretien ici), Vittorio Forte (le 12 à 10h), David Fray (le 12 à 21h), Rémi Geniet (le 21 à 10h), Marie-Catherine Girod (le 19 à 17h), Nelson Goerner (le 1er à 19h), Georges Gonzalez Buajasan (le 10 à 17h), Nathanaël Gouin (le 20 à 17h), François-Frédéric Guy (le 8 à 10h, 17h & 31h), Jean-François Heisser (le 11 à 10h, notre compte rendu ici ), Etsuko Hirose (le 6 à 17h), David Kadouch (le 11 à 21h), Alexandre Kantorow (le 9 à 20h, notre compte rendu ici), Adam Laloum (le 21 à 19h), Claire-Marie Le Guay (le 20 à 10h), Jean-Marc Luisada (le 19 à 21h), Plamena Mangova (le 4 à 10h), Sélim Mazari (le 18 à 17h), Rodolphe Menguy (le 8 à 21h), Marie-Ange Nguci (le 11 à 17h, notre compte rendu ici), Kojiro Okada (le 7 à 10h ; le 8 à 17h), Celia Oneto-Bensaïd (le 10 à 10h), Jean-Claude Pennetier (le 14 à 21h), Luiz Fernando Perez (le 17 à 10h), Anne Queffelec (le 2 à 20h), Béatrice Rana (le 2 à 10h), Bruno Rigutto (le 18 à 21h, notre compte rendu ici, mais aussi notre entretien ici), Caroline Sageman (le 3 à 17h), Dimitris Saroglou (le 6 à 10h), Gabriel Stern (le 5 à 10h), Emmanuel Strosser (le 7 à 17h ; le 8 à 10h & 21h, notre compte rendu ici ; le 5 à 17h), Audrey Vigoureux (le 19 à 10h), Jonas Vitaud (le 11 à 21h, notre compte rendu ici), Arcadi Volodos (le 5 à 21h), Tanguy de Williencourt (le 5 à 17h).
Ainsi des talents d’autres instruments : Lise Berthaud alto (le 15, à 10h & 17h), Gautier Capuçon violoncelle (le 3 à 21h), Renaud Capuçon violon (le 4 à 21h, notre compte rendu ici), Olivier Charlier violon (le 2 à 20h ; le 15 à 17h), Anna Göckel violon avec Laurent Marfaing alto et Marc Coppey violoncelle (le 2 à 20h), Yann Dubost contrebasse (le 1er à 19h ; le 2 à 20h), David Grimal violon et Anne Gastinel violoncelle (le 20 à 21h), Liya Petrova & David Petrlik violons avec Antoine Tamestit alto, Aurélien Pascal violoncelle (le 9 à 20h, notre compte rendu ici), Pénélope Poincheval contrebasse (le 11 à 10h, 17h & 21h, notre compte rendu ici)…
Ainsi des formations chambristes : le Trio Wanderer (le 14 à 10h ; le 15 à 10h), le Quatuor Akilone (le 11 à 10h & 17h, notre compte rendu ici), le Quatuor Ardeo (le 11 à 17h & 21h, notre compte rendu ici), le Quatuor Modigliani (le 1er à 19h), la Sinfonia Varsovia Camerata, et toute la famille Moreau (Raphaëlle et David violons, Edgar violoncelle, et Jérémie piano, le 13 à 10h) ou le duo des sœurs Maria Milstein violon & Natalia Milstein piano (le 13 à 17h), …
On n’a évidemment pas fait l’impasse sur les grands classiques : Journée Liszt (le 5), Journée Beethoven, avec l’intégrale des Sonates (les 4 août – notre compte rendu ici -, 6 août, 7 août – notre compte rendu ici -, 8 août – notre compte rendu ici -), des Concertos (le 11 août- notre compte rendu ici -), Journée Bach (le 12). Ni sur les Ensembles en résidence (le 15 à 21h), et leur concert avec les professeurs (le 15 à 10h & 17h).
En revanche, pas de clavecin et peu de baroque cette année, le programme étant plutôt tourné vers les XIX et XXe siècles.
En résumé, cet été La Roque-d’Anthéron a misé sur un répertoire relativement consensuel, et des talents confirmés.
La principale difficulté a été de choisir….
Et pour célébrer dignement le 40e anniversaire, initialement prévu cette année, on attendra 2021. Site officiel du Festival.
(G.ad.)
Laisser un commentaire