Quoi de neuf ? Giraudoux
La Factory, théâtre de l’Oulle, 19h50, durée 1h30, réservations 09 74 74 64 90
Cette œuvre posthume de Jean Giraudoux a un titre célèbre devenu une expression courante qui le place à l’abri de l’oubli. Quant à la pièce elle-même, est-elle à l’abri de l’oubli ?
Certains critiques l’attaquent rudement et y voient « un exercice assez vide, un faux chef-d’œuvre dont les dialogues clinquants cachent l’absence de véritable nécessité…. C’est plus gentil que visionnaire ». D’autres, beaucoup plus nombreux, y voient une pièce prophétique : « Ce qu’on fait avec du pétrole ? de la misère, de la guerre, de la laideur. Un monde misérable. » répond Pierre à la folle Aurélie.
Près de quatre-vingts ans après la création en décembre 1945, comment ne pas admirer la sagacité quasi prophétique de Giraudoux, comment ne pas s’étonner, sous ses dehors fantaisistes, de l’incroyable actualité de cette pièce ?
La version qui nous est présentée va, à coup sûr, lever les préventions des critiques et conforter les autres. En tout cas, elle montre et de quelle éclatante manière ! que la pièce n’est ni obsolète ni ringarde.
Tout le prouve.
D’abord la compagnie Comédiens et compagnie si accomplie qui, au fil des ans, nous a offert tant de remarquables créations ; les talents multiples de ses comédiens, tous polyvalents, qui savent tout faire avec brio et allégresse, lui donnent son plein éclat.
La mise en scène inspirée de Jean Hervé Appéré, toujours sobre et inventive à la fois, permet à l’art de Giraudoux – qui sait allier l’humour et la poésie à un sens aigu du réel – de s’exhaler en autant de fragrances subtiles….
Sans oublier surtout les masques, les lumières, les costumes et la musique ironique, virevoltante et grinçante.
Le rythme est soutenu et jamais l’ombre de l’ennui ne s’abat sur le spectateur.
Epatant. Courez-y
Alain. Photo N.N.
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