
Dimanche 14 décembre 2025, 17h, durée 1h10, Opéra Grand Avignon (site officiel) dans le cadre de la saison de Musique Baroque en Avignon (site officiel)
Karine Deshayes, soprano. Ensemble Les Paladins. Jérôme Corréas, direction musicale / clavecin
Sous l’égide d’« Avignon, Terre de Culture 2025 », en co-réalisation avec l’Opéra Grand Avignon
« Armida abbandonata »
Jean-Baptiste Lully, Armide : ouverture – sarabande – marche. Antonio Vivaldi, Armida al campo d’Egitto RV 699, acte III scène 6. Aria « Se correndo in seno al mare ». Jean-Baptiste Lully, Passacaille d’Armide ; Armide, Monologue d’Armide, acte III scène 5, « Enfin, il est en ma puissance ». Georg-Friedrich Haendel, Sonate en trio en sol majeur : Allegro – A tempo ordinario ; Allegro non presto / Adagio – Passacaille – Menuet ; Armida abbandonata HWV 105, cantate pour soprano, 2 violons et basse continue.
Pour réserver : www.operagrandavignon.fr ou 04 90 14 26 40
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Voir aussi la saison de MBA, la saison de l’Opéra GA, et tous nos articles de décembre 2025, et l’entretien de MBA avec Jérôme Corréas
Karine Deshayes nous a également offert, avec sa générosité habituelle, un long entretien, parlant de sa triple actualité : ce concert Armida abbandonata, son rôle de conseillère artistique de MBA, et son éviction-surprise des Chorégies 2026 !
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Présentation du concert par MBA
Dans la lignée des grandes magiciennes vaincues par l’amour, Armide, tout comme Alcina ou Circé, a inspiré de nombreux compositeurs.
Ce programme est un voyage musical entre Lully, Vivaldi et Haydn et surtout Haëndel, qui ont su représenter avec passion et délicatesse une femme tiraillée entre passion et pouvoir, et finalement abandonnée, bafouée par un héros lui préférant la gloire. Dans ce parcours se détache la grande cantate « Armida abbandonata » de Haëndel, véritable opéra miniature où l’héroïne donne cours à sa démesure et sa folie. Un siècle de musiques tout en intensité et en théâtralité, et un magnifique portrait de femme.
Ces différentes « Armide » seront interprétées par l’une des plus grandes mezzi-soprani actuelles, Karine Deshayes, invitée par les plus importantes maisons d’opéras et les festivals internationaux les plus prestigieux, qui mettra au service de ce répertoire exigeant sa remarquable musicalité et son « arrogance » vocale.
Elle sera accompagnée par l’excellent ensemble Les Paladins, créé en 2001 par JérômeCorréas, et que celui-ci dirige depuis son clavecin, dans une volonté de mettre toujours mieux en valeur les œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles.
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Présentation par Raymond Duffaut, conseiller artistique
Le concert que donnera Karine Deshayes le dimanche 14 décembre prochain à 17h sur la scène de l’Opéra Grand Avignon, dans une co-production avec celui-ci, sera l’ultime de notre cycle 2025, dont les 4 premiers concerts de cet automne ont été, tous, donnés à guichets fermés et ont chaque fois recueilli une large adhésion des auditeurs.
Ultime concert, également, donné dans le cadre du partenariat que nous avons conduit avec Avignon, Terre de Culture 2025, et qui nous a permis de monter trois opérations (Concerts Oliva – Roset – Pagano) « explorateurs/éclaireurs » dans l’objectif de sensibiliser à la culture, ici plus particulièrement à la Musique, une cinquantaine de personnes empêchées ou éloignées.
Ultime concert, enfin, pour moi, en clôture de quelque 50 années de programmation au cours desquelles j’aurais essayé de servir le spectacle vivant, dans toute sa diversité, aussi humblement qu’honnêtement, et un public, toujours justement exigeant, que je ne remercierai jamais assez pour sa fidélité et son soutien : des Chorégies d’Orange à l’Opéra Grand Avignon, de l’Auditorium de Vaucluse Jean-Moulin au Centre français de promotion lyrique (CFPL), des Saisons de la Voix de Gordes à, ici, Musique Baroque en Avignon…
En ce 14 décembre prochain, Karine Deshayes, qu’il est, je pense, inutile de présenter, tant son nom rayonne sur les plus grandes scènes internationales et au sein des festivals les plus renommés, a choisi de se confronter au personnage d’Armide, la magicienne musulmane, qui a enflammé l’inspiration des compositeurs, dont Lully, Vivaldi ou encore Haëndel seront en la circonstance les porte-paroles, avec l’un de ses complices habituels, Jérôme Corréas à la tête de l’ensemble Les Paladins dont il a été le fondateur et dont il est le chef d’orchestre et claveciniste.
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BIOGRAPHIES

Karine Deshayes, mezzo-soprano (photo Aymeric Giraudel)
Considérée comme l’une des meilleures mezzi-soprani de sa génération, sacrée pour la troisième fois Artiste Lyrique de l’année aux Victoires de la Musique, Karine Deshayes débute sa carrière au sein de la troupe de l’Opéra national de Lyon avant d’être invitée sur toutes les plus importantes scènes françaises. Elle remporte de grands succès à l’Opéra national de Paris dans les rôles mozartiens (Cherubino, Dorabella, Donna Elvira), rossiniens (Angelina, Rosina, Elena) et dans ceux de Poppea (Incoronazione di Poppea), Roméo (I Capuleti e i Montecchi), Urbain (Les Huguenots), Charlotte (Werther) et Carmen (Carmen). Elle aborde également les rôles-titres d’Armida à l’Opéra national de Montpellier Languedoc-Roussillon et de Semiramide à l’Opéra de Saint Etienne, l’Alceste de Gluck à l’Opéra national de Lyon, Elvira (I Puritani version Malibran) au Festival de Radio France et Montpellier.
Sa carrière s’ouvre également à l’étranger : Festival de Salzbourg (Die Zauberflöte sous la direction de Riccardo Muti), Théâtre royal de la Monnaie (Marie de l’Incarnation / Dialogues des Carmélites), Teatro Real de Madrid (Adalgisa / Norma – Angelina / Cenerentola), Liceù de Barcelone (rôle-titre de Cendrillon de Massenet), Moscou et Hambourg (Adalgisa / Norma), Metropolitan Opera de New-York (Siebel, Stephano, Isolier, Nicklausse) et San-Francisco Opera (Angelina / Cenerentola).
Elle interprète les rôles-titres de Charlotte (Werther) à Vichy et à Toulouse, Donna Elvira (Don Giovanni) aux Chorégies d’Orange et Toulouse, et Balkis (Reine de Saba) à Marseille, Angelina (Cenerentola) au Théâtre des Champs-Elysées et à Liège. Marguerite (Damnation de Faust) à Nice et à la Philharmonie de Paris. Plus récemment, elle triomphe dans le rôle d’Elisabetta (Elisabetta, regina d’Inghilterra) au Festival de Pesaro, Giovanna Seymour (Anna Bolena) à Zürich, Valentine (Les Huguenots) à Bruxelles, Elisabetta (Elisabetta, regina d’Inghilterra), Valentine (Les Huguenots) et Selika (L’Africaine) à Marseille, La Comtesse (Nozze di Figaro) à Toulouse, Médée (Thésée de Lully) en concert au Théâtre des Champs-Elysées, à Bruxelles et à Vienne, Concepcion (L’Heure Espagnole) à Monte-Carlo et à Rome, Vitellia (La Clemenza di Tito) au Festival d’Aix-en-Provence, Madame Cortese (Viaggio a Reims) au Festival de Pesaro, Gertrude (Hamlet) à l’Opéra de Montréal, le rôle-titre de Norma au Festival d’Aix-en-Provence, à l’Opéra national du Rhin, à Marseille et à l’Opéra national de Bordeaux et au Théâtre national du Capitole de Toulouse.
Parmi ses projets, le rôle-titre de Semiramide à l’Opéra de Rouen-Haute-Normandie et au Théâtre des Champs-Elysées, Adalgisa (Norma) à Baden-Baden et Gstaad, Elvira (Don Giovanni) au Capitole de Toulouse, à Dijon et à Montpellier, le rôle-titre de Norma au Théâtre des Champs-Elysées, Vitellia (La Clemenza di Tito) au Liceù de Barcelone, ainsi que de nombreux concerts et récitals…
Karine Deshayes est chevalier de la Légion d’Honneur et Officier des Arts et Lettres.

Les Paladins
Fondés en 2001 par Jérôme Correas, Les Paladins explorent les répertoires musicaux des XVIIe et XVIIIe siècle, entre Monteverdi et Mozart : création d’opéras et de spectacles scéniques, production de concerts lyriques et instrumentaux, enregistrement de disques et organisation de nombreuses actions culturelles. Les Paladins sont nés de la double expérience de claveciniste et de chanteur de Jérôme Correas.
Passionné par la scène, Jérôme Correas développe un style et un son particulier, fondés sur la théâtralité de la voix et l’expressivité des instruments, dans le répertoire lyrique comme dans la musique religieuse : approche interprétative fondée non sur l’écriture seule de la partition mais sur la recherche de libertés expressives et théâtralisées liées à la langue et à ses rythmes, réflexion sur les couleurs de la voix et de l’instrument, improvisation, passage de la voix chantée à la voix parlée…
Privilégiant le croisement des genres et des répertoires, Jérôme Correas aime s’associer à des créateurs issus d’horizons artistiques très différents (théâtre, vidéo, marionnette, danse, jonglage et cirque). Parmi les créations scéniques des Paladins, citons notamment : L’Incoronazione di Poppea et Il ritorno d’Ulisse in patria (dans une mise en scène de Christophe Rauck), Il combattimento di Tancredi de Monteverdi et L’Ormindo de Cavalli (mise en scène de Dan Jemmett), La Fausse magie, recréation de l’opéra-comique de Grétry (dans une mise en scène de Vincent Tavernier), Les Indes Galantes de Rameau (dans une adaptation avec marionnettes et chorégraphie de Constance Larrieu), Viva España (avec la chorégraphe Ana Yepes), Amadigi de Haëndel (avec une mise en scène vidéo conçue par Bernard Levy).
Très attiré par la transversalité, Jérôme Correas aime initier des rencontres entre répertoires anciens et sujets sociétaux d’aujourd’hui. L’esclavage était le thème de l’opéra-comique de Louis Clapisson, Le Code Noir, que Jérôme Correas et Les Paladins ont créé et tourné en 2019 et 2020 dans une mise en scène de Jean-Pierre Baro. Créé en 2022 et repris en 2024, le spectacle ORFEO 5063 orchestre la rencontre entre les musiques de Claudio Monteverdi et les arts numériques avec le vidéaste Guillaume Marmin. Créé en 2023 et repris en 2025, le spectacle Café Libertà parle de l’émancipation des femmes, avec la chorégraphe Ambra Senatore, au travers des cantates dédiées au café de Jean-Sébastien Bach et de Nicolas Bernier.
Les Paladins se produisent régulièrement sur les plus grandes scènes et dans les principaux festivals en France (Théâtre des Champs Elysées, Théâtre du Châtelet, Philharmonie de Paris, Théâtre de l’Athénée, les maisons d’opéras de Nice, Reims, Rennes, Metz, et Massy, Fondation Royaumont, Rencontres musicales de Vézelay, Festival de La Chaise-Dieu, Festival d’Ambronay) et à l’étranger (notamment aux Etats-Unis, au Japon, au Royaume-Uni, en Italie, en Belgique et en Suisse). Avec des solistes comme Sandrine Piau, Karine Deshayes, Amel Brahim-Djelloul ou Lucile Richardot (toutes très présentes dans nos pages, NDLR), Les Paladins contribuent à faire connaître des œuvres inédites du répertoire baroque et à revisiter les œuvres plus connues. Jérôme Correas aime également construire certains programmes en dialogues avec des répertoires différents : le croisement des musiques napolitaines aux XVIIIe et XIXe siècles avec Dans les rues de Naples ou une rencontre entre Purcell et Les Beatles avec Beatles baroque. Les Paladins s’impliquent dans la médiation culturelle et l’insertion professionnelle de jeunes chanteurs et instrumentistes. Les Paladins mènent de nombreux projets pédagogiques avec les lieux où l’ensemble est en résidence. Citons notamment le travail avec une classe de primo arrivants du lycée de Brétigny-sur-Orge (Essonne), la création de deux opéras participatifs (King Arthur en 2019 et Orphée et Eurydice en 2022) avec 250 choristes amateurs adultes et enfants au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, et Joyeux Anniversaire Monsieur Molière, spectacle de restitution d’un an de travail avec les élèves des classes de chant, de danse, le chœur et l’orchestre du conservatoire d’Ivry-sur-Seine. Dans le cadre de son partenariat pédagogique avec le Conservatoire à rayonnement régional de Paris, Les Paladins accueillent régulièrement des jeunes musiciens ou chanteurs, sélectionnés sur audition, au sein de ses productions.
Les Paladins ont enregistré quinze albums, tous salués par la critique et le public. Le dernier d’entre eux, Lucrezia, portraits de femme, est sorti en octobre 2024 (Aparté). Ce disque, éminemment original, rassemble pour la première fois les quatre cantates baroques composées sur le personnage mythique et historique. Enregistré avec Sandrine Piau, Karine Deshayes (voir notre entretien), Amel Brahim-Djelloul et Lucile Richardot, ce disque est aussi l’occasion d’apprécier la variété des talents de quatre des plus grandes chanteuses françaises. Chacune s’empare ainsi de l’histoire de Lucrèce, qui nous arrive intacte dans sa force et sa violence, se superposant aux récits d’aujourd’hui et interrogeant la prise de parole féminine contemporaine.
Sorti en octobre 2023, Exsultate, Jubilate ! (Aparté) est le premier album entièrement dédié à Mozart de la mezzo-soprano Karine Deshayes – avec qui Les Paladins avaient déjà enregistré L’Ormindo de Cavalli (Pan Classics, 2007) et Les leçons de Ténèbres de Nicola Antonio Porpora (Arion, 2005).

Jérôme Corréas, clavecin et direction
Jérôme Correas a suivi une double formation de claveciniste et de chanteur. Élève du claveciniste et musicologue Antoine Geoffroy-Dechaume, premier Prix du Conservatoire national supérieur de musique de Paris en chant baroque dans la classe de William Christie, puis en art lyrique dans celle de Xavier Depraz, Jérôme Correas poursuit sa formation avec René Jacobs au Studio Versailles Opéra et à l’école d’art lyrique de l’Opéra de Paris.
Membre des Arts Florissants de 1988 à 1993, il a ensuite chanté sous la direction de nombreux chefs dans le répertoire lyrique et baroque.
En 2001, Jérôme Correas se tourne vers la direction d’orchestre et fonde Les Paladins, orchestre spécialisé dans le répertoire vocal des 17e et 18e siècles, de Monteverdi à Mozart. Avec Les Paladins, Jérôme Correas crée et dirige de nombreux opéras de Monteverdi, Marazzoli, Cavalli, Lully, Desmarest, Destouches, Rameau, Haëndel, Pergolèse, Grétry, Haydn, allant même jusqu’à l’époque romantique avec Clapisson. Sa démarche artistique innovante est fondée sur la théâtralité de la voix et sur les rapports entre musique et arts de la scène.
Jérôme Correas est également invité à diriger des orchestres en France et à l’étranger : Orchestre du Teatro Massimo Bellini à Catane, Orchestre de l’Opéra de Rouen, Moscow Chamber Orchestra, Orchestre symphonique des Baléares, Orchestre baroque de Saint-Pétersbourg, Orchestre philharmonique Nice-Côte d’Azur, I Cameristi della Scala. En mars 2022, il a dirigé l’Orchestre philharmonique et le Chœur de l’Opéra de Nice-Côte d’Azur dans Phaéton de Lully, dans une mise en scène d’Éric Oberdoff.
Elevé au grade d’Officier des Arts et Lettres en 2024, Jérôme Correas a toujours eu à cœur de transmettre son art auprès du jeune public et des futurs professionnels. En 2022, il a été nommé professeur de chant baroque au CRR de Paris avec lequel Les Paladins poursuivent une collaboration d’insertion professionnelle pour les jeunes.
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