Une enfance en Nouvelle-Calédonie
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Théâtre de la Chapelle du Verbe incarné, à 20h00 du 5 au 24 juillet 2025. Durée : 1h05. Réservation : 04 90 14 07 49
Kanaky, c’est-à-dire Nouvelle-Calédonie. Nous sommes en 1989, et la pièce de et avec Fani Carenco est un retour dans son passé. Un retour dans l’enfance de cette fille de gendarme, qui a quitté la Métropole avec sa famille pour ces îles du Pacifique Sud. Le regard de l’enfant sur ces terres paradisiaques, sur la culture kanake, si vivante, se heurte brutalement à la violence du politique : l’assassinat de Jean-Marie Tjibaou, indépendantiste signataire des accords de Matignon et… ami de la famille. Habilement mise en scène, la pièce navigue entre le présent de la comédienne à Paris, et les souvenirs d’enfance. Un hologramme fait jaillir le père, en uniforme. Adeline Bracq devient Fani enfant, et Fani Carenco endosse le rôle de sa propre mère. Mais « Kanaky 1989 » évite l’écueil du point de vue unique. Laurence Bolé, comédienne kanake, incarne sur scène une contre-voix. Avec elle, c’est une autre enfance, une autre perception de la culture kanake que l’on découvre. Mais une même douleur face à l’assassinat de Tjibaou… qui laisse le champ libre aux extrémistes, tant caldoches qu’indépendantistes. Un spectacle émouvant, qui laisse un frisson dans le dos, et à nous, public métropolitain, un peu de mauvaise conscience coloniale…
Sonia. Photo : archive Fani Carenco
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