Heureuse conclusion de la trilogie montéverdienne !
Festival d’Aix-en-Provence au Théâtre du Jeu de Paume (mercredi 17 juillet 2024)
Il ritorno di Ulisse in Patria (Le retour d’Ulysse dans sa patrie), opéra de Claudio Monteverdi
Direction musicale, Leonardo García Alarcón. Mise en scène, Pierre Audi. Scénographie et lumière, Urs Schönebaum. Costumes, Wojciech Dziedzic. Dramaturgie, Klaus Bertisch.
John Brancy (Ulisse) ; Deepa Johnny (Penelope) ; Anthony León (Telemaco) ; Mariana Flores (Amore, Minerva) ; Alex Rosen (Tempo, Antinoo, Nettuno) ; Paul–Antoine Bénos–Djian (L’Umana Fragilità, Anfinomo, Feacio 1) ; Petr Nekoranec (Pisandro, Feacio 2) ; Marcel Beekman (Iro) ; Mark Milhofer (Eumete, Giove, Feacio 3) ; Giuseppina Bridelli (Fortuna, Melanto) ; Joel Williams (Eurimaco).
Après Le couronnement de Poppée et L’Orfeo donnés en 2022, le Festival d’Aix-en-Provence conclut ce cycle Monteverdi avec Il ritorno d’Ulisse in Patria en confiant la mise en scène à Pierre Audi, l’actuel directeur de la manifestation et avec Leonardo García Alarcón à la direction de son ensemble Cappella Mediterranea. (Voir par ailleurs nos comptes rendus du Couronnement de Poppée cet hiver à Toulon, par nous-même et par M.S.).
Dans la proposition du metteur en scène, le spectacle est conçu dans un esprit de simplicité et de sensualité qui s’avère efficace et toujours pertinent, maintenant l’équilibre entre les différents tableaux. Sur une scène libérée de quasiment tout élément de décoration mais encadrée par deux parois qui se déplacent et qui, grâce au jeux de lumière, délimitent les diverses situations, les chanteurs produisent un jeu qui par moment ressemble à une chorégraphie. A noter que les dieux sont accompagnés à chaque intervention par un énorme et lumineux néon qui descend des cintres. Le cast vocal est de toute beauté et homogène, les artistes incarnant les personnages avec panache et maîtrise.
John Brancy, baryton, est un Ulysse à la belle projection entre douceur et véhémence, sa Pénélope est la mezzo Deepa Johnny, voix chaude, timbre agréable et rond, très investie dans son rôle d’épouse fidèle.
Chez les dieux Mariana Flores chante avec une musicalité sans aucune faiblesse, Alex Rosen est un Neptune rageur et à la voix puissante, aux graves caverneux.
Signalons la belle prestation de tous les autres artistes de la distribution, parmi lesquels Giuseppina Bridelli à la voix épanouie et au jeu sensuel, Paul Antoine Bénos-Djian contre-ténor raffiné, Mark Milhofer ténor élégant.
Grand artisan de cette remarquable réussite, le chef Leonardo García Alarcón dirige sa formation et les chanteurs avec une maîtrise et un engagement qui subliment l’œuvre de Monteverdi.
I.F.© Ruth Walz
Laisser un commentaire