Viva Verdi !
I Solisti dell’Academia del Teatro alla Scala. Théâtre des Halles. Samedi 16 octobre, 20h, durée 1h30.
Arianna Giuffrida, soprano. Brayan Avila Martinez, ténor. Chi Hoon Lee, baryton. Michele d’Elia, piano.
Giuseppe VERDI, La Traviata, Falstaff, Luisa Miller, Ernani, Simon Boccanegra, Rigoletto, Il Corsaro, I Masnadieri, Il Trovatore
Concert présenté dans le cadre de la Semaine Italienne à Avignon 2021 – Bella Italia. En coréalisation avec le Théâtre des Halles, l’Institut Culturel Italien de Marseille et l’association Petit Palais Diffusion
Voir toute la saison lyrique 2021-2022 de l’Opéra Grand Avignon
C’était I Solisti dell’Accademia del Teatro alla Scala qui étaient accueillis ce soir par le théâtre des Halles, dans le double cadre de la saison 2021-2022 de l’Opéra Grand Avignon tout juste inauguré et de la 5e Semaine italienne. Idéalement situé au cœur de la cité papale, et de surcroît construit à l’endroit même où le poète Pétrarque a rencontré Laure de Noves il y a presque 700 ans, le 6 avril 1327, ce théâtre était un lieu idéal pour accueillir les Solistes de l’Académie ; créée en 1997 par Riccardo Muti au sein de la prestigieuse institution de la Scala, et dans la continuité de l’école des Cadets de la Scala fondée par Arturo Toscanini, l’Académie forme les jeunes générations, leur offre l’expérience de la scène et les intègre peu à peu dans les productions lyriques de l’illustre maison.
Pour le théâtre des Halles, c’était un deuxième partenariat musical en quelques jours, puisqu’il avait déjà accueilli début septembre un concert gratuit de l’Orchestre National Avignon-Provence.
Commencer et finir par Traviata (respectivement « Oh, qual pallor… Un di, felice, eterea… » et « Libiamo » en bis) inscrivait d’emblée le concert dans une tradition « populaire » au sens noble du terme. Accompagnés par la fougue souriante de Michele d’Elia au piano, les jeunes artistes Arianna Giuffrida, Brayan Avila Martinez et Chi Hoon Lee, classique trio verdien (soprano/ ténor/ baryton), ont alterné solos, duos, jusqu’au trio conclusif du Trouvère (« Tace la notte… Deserto sulla terra »), magistralement interprété.
Visiblement rompus à cet exercice potentiellement redoutable du concert lyrique, les trois jeunes artistes ont su le faire vivre avec simplicité et talent : en trois minutes il faut créer un univers et mener une narration dramatique par le seul canal de la voix et du corps ; et recommencer à chaque air nouveau, malgré les ruptures induites par le programme. Or tous trois ont su conquérir le public.
Arianna Giuffrida a un joli soprano, un peu rond sans être charnu, relativement agile, et sa ligne mélodique devrait s’affirmer au fil de sa carrière, tout comme sa présence scénique avec des rôles plus « dramatiques ».
Le ténor chilien Brayan Avila Martinez a une belle projection, solide plutôt que puissante, au timbre parfois barytonnant ; l’échauffement progressif a pu faire éclater peu à peu les diverses couleurs d’une voix séduisante.
Mais c’est le baryton sud-coréen qui a remporté tous les suffrages. Certes, sa tessiture a été particulièrement gâtée par Verdi, qui lui a offert des pages poignantes, mais c’est tout de même l’interprète qui lui donne chair et vie. Avec Chi Hoon Lee c’est un très grand artiste qui émerge, avec toutes les qualités requises, vocales et théâtrales, pour un très grand baryton verdien. Oserai-je dire que je n’avais pas été autant bouleversée par un Rigoletto – chair de poule, larmes aux yeux et cœur à l’envers -, depuis Leo Nucci ? Une telle perfection à cet âge, c’est proprement exceptionnel.
Et si Alain Timar, le directeur du théâtre, était éloigné par un festival international en Moldavie, en revanche le public, mélomanes avertis et simples amateurs, a chaleureusement applaudi les quatre artistes. Et les personnalités présentes – Alessandro Giovine, Consul Général d’Italie, Paola Ciccolella, directrice de l’Institut culturel italien de Marseille, Monique Albergati, correspondante consulaire, ainsi que la représentante de la Scala – ne pouvaient qu’éprouver une légitime fierté de constater qu’à la Scala, au sein de cette académie actuellement présidée par Giuseppe Vita et dirigée par Luisa Vinci – après l’avoir été notamment par Mirella Freni -, la relève était assurée.
G.ad.
Chi hoon LEE dit
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