« Un Festival en partage, un Festival d’émotions ! »
« Un Festival d’émotions ! » Telle est la profession de foi de Renaud Capuçon et Dominique Bluzet pour la 9e édition de leur Festival de Pâques (site officiel).
Après une annulation en 2020 et une édition 2021 exclusivement numérique, voici le retour du « présentiel ». Le sourire de Renaud Capuçon et la détermination de Dominique Bluzet ont su imposer ce festival, dans la sérénité d’une « force tranquille », comme premier événement musical important de l’année. Un événement attendu comme une évidence, ce que confirme une fréquentation en hausse constante : de 6.000 spectateurs en 2013 lors de la création, à 30.000 en 2019 dernière édition avant la pandémie… et même un million et demi d’internautes l’an dernier !
Une programmation prestigieuse, des noms dont tout organisateur s’enorgueillirait, et des œuvres qui mêlent les grandes pages du répertoire et les pépites moins connues. On retrouve des artistes – chefs, solistes ou orchestres – déjà accueillis lors des précédentes éditions, comme si se constituait déjà, au cours de cette petite décennie, une fidélité de cœur – à côté de la volonté de découvrir de nouveaux talents – qui signe les grands festivals, comme les Chorégies d’Orange ou le Festival international de piano de La Roque-d’Anthéron.
Et si le Festival de Pâques brille incontestablement par des têtes d’affiche qui font le plein en quelques heures, pour autant il n’y a pas de « petit concert ». Le festival, les deux organisateurs (photo Caroline Doutre) l’affirment et le répètent chaque année avec le même enthousiasme, c’est la rencontre de publics divers, de tous âges, de tous horizons ; sous des formes diverses, toujours renouvelées et élargies : des master-classes, des ateliers, des concerts gratuits… et même cette année un atelier de chef d’orchestre, où le public est invité à monter au pupitre et prendre la baguette !
Si le terme n’était pas aussi galvaudé, on pourrait reprendre la devise de ce festival, le partage. C’est en effet cette solide conviction, cette valeur, qui a convaincu Renaud Capuçon et Dominique Bluzet de maintenir, à côté du festival « classique » in loco, une version numérique, dont ils espèrent qu’elle rayonnera pour toujours plus de mélomanes connectés.
Même si les chiffres ne constituent que la partie émergée, ils en disent long sur l’ambition affichée : près de 800 artistes, 10 lieux, 31 concerts, étaient affichés dès l’automne 2021. Sur le site officiel, à l’heure où s’ouvre le festival, sont annoncés 28 concerts à Aix-en-Provence, 4 concerts en région Sud et 17 concerts sur la plateforme numérique.
Nos chroniqueurs se partagent entre salle de concert et salon au coin du feu… Retrouvez leurs comptes rendus.
Ils vivent in situ le moment fort du festival le lundi 11 avril, le Quatuor pour la fin du temps, que l’Avignonnais Olivier Messiaen a composé prisonnier en 1941; Dominique Bluzet a souhaité le lieu du Camp des Milles, seul camp de prisonniers redevenu site industriel (fabrique de tuiles et briques jusque dans les années 2000), Renaud Capuçon a choisi le programme, aussi fort et poignant que le lieu (voir notre compte rendu).
Car la musique c’est aussi l’humanité souffrante et mémorielle, a fortiori pour cette édition « dédiée aux artistes et au peuple ukrainiens, ainsi qu’aux artistes russes qui risquent leur liberté en prenant position contre la guerre ».
Nous ne manquons pas, le Vendredi-Saint 15 avril, le moment-clef de la Passion, chaque année différente, cette année la Passion selon Saint Jean, par Café Zimmermann& Vox Luminis (notre compte rendu).
Une belle place est donnée aussi aux concerts symphoniques, au tout premier chef le samedi 9 avril pour Renaud Capuçon avec l’Orchestre Philharmonique de Nice dirigé par Lionel Bringuier (voir notre compte rendu), puis le 12 avril au Conservatoire pour l’Orchestre national d’Auvergne dirigé du violon par Thomas Zehetmair (voir notre compte rendu), le 14 avril au GTP l’Orchestre de la Suisse romande sous la baguette de Jonathan Nott, avec Renaud Capuçon (voir notre compte rendu), pour l’Orchestre National Avignon-Provence, et le 22 avril au GTP l’Orchestre National des Pays de la Loire dirigé par Gabor Takàcs-Nagy dans le triple concerto de Beethoven, avec le Trio Zeliha, violon/ violoncelle/ piano (voir notre compte rendu).
Pour les petites formes, nos chroniques couvrent l’Ensemble Matheus dans un programme baroque, le 13 avril au GTP (voir notre compte rendu) ; et, plus intime, le récital du ténor Stanislas de Barbeyrac (voir notre compte rendu).
Mais nos chroniqueurs suivent aussi la version numérique ; ainsi, l’ouverture du Festival le vendredi 8 avril se fait au salon, pour accueillir chez soi Barbara Hannigan dirigeant l’Orchestre Philharmonique de Radio-France dans le Requiem de Mozart (voir notre compte rendu).
G.ad.
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