Il est permis de rêver…
Conservatoire Darius Milhaud, Aix-en-Provence le 9 avril 2022
Festival de Pâques d’Aix-en-Provence
Stanislas de Barbeyrac, ténor ; Michel Dalberto, piano
Gustav Mahler, Lieder eines fahrenden Gesellen. Henri Duparc, L’invitation au voyage. Extase. Soupir. La vie antérieure. Robert Schumann, Dichterliebe (Les amours du poète), op. 48
Voir notre présentation du 9e Festival de Pâques
Avant le concert de la soirée – Renaud Capuçon et l‘Orchestre Philharmonique de Nice -, le Festival de Pâques (site officiel) a programmé, dans l’auditorium du Conservatoire Darius Milhaud, un récital du ténor français Stanislas de Barbeyrac. Accompagné par le pianiste Michel Dalberto, le programme est allemand – Lieder eines fahrenden Gesellen de Gustav Mahler et les Dichterliebe de Robert Schumann – et français avec quatre mélodies d’Henri Duparc. Dès l’entame du cycle mahlérien, on entend une voix qui s’est grandement élargie par rapport à notre souvenir où le ténor interprétait des héros mozartiens. Le grave est ici très étoffé et peut puiser en profondeur et obscurité, tandis que certaines notes éclatantes dans l’aigu nous confirme la tessiture du chanteur. Mais l’interprète aussi se montre très convaincant, ciselant le texte, variant quelques passages en voix mixte, toujours dans une musicalité impeccable.
Il est également bien aidé par le piano expressif de Michel Dalberto qui plante immédiatement, dans le cycle de Schumann, les différentes atmosphères successives, souvent très contrastées. Après les quatre mélodies de Duparc, le pianiste joue seul les Variations Abbeg, opus n°1 de Schumann, moment musical passionnant.
Il faut aussi mentionner la diction superlative des poèmes des mélodies de Duparc, élément fondamental pour l’accès de l’auditeur à ces poésies. Et par ailleurs, l’allemand du ténor nous paraît sonner aussi d’une manière très idiomatique. Il est probable que Stanislas de Barbeyrac aborde prochainement des rôles exigeant un lyrisme plus large ; avec une voix pareille, il est permis de rêver… même à Richard Wagner !
F.J. Photos Caroline Doutre
Laisser un commentaire