Une accélération « extraordinaire »
Julie Roset vient d’avoir 20 ans le 21 février. Et déjà sa carrière s’accélère : Avignon, Aix-en-Provence, Genève. Nous l’avions suivie depuis plusieurs années, soliste avec Clémence Millet dans le Chœur A Piacere, puis aux deux éditions du Concours Voix nouvelles (2015 et 2016) ; demi-finaliste en 2015, elle est lauréate en 2016, cumulant deux prix. Elle prépare un récital le 24 mars 2017 au Théâtre le 9 à Avignon, et sera bientôt Papagena à l’Opéra de Toulon.
-Vous avez à peine 20 ans et vous voilà déjà propulsée sur une scène lyrique professionnelle. Pouvez-vous garder la tête froide et la voix au top ?
-Je ne m’en rends pas vraiment compte. Je prépare mon premier récital solo ; c’est une belle expérience, avec un peu de stress. Mais je suis en ce moment à l’école à Genève, donc je n’ai pas trop le temps de m’inquiéter…
-Quelle est la particularité de la formation que vous suivez de « chant baroque », très spécialisée ?
-On étudie la Renaissance, l’époque médiévale, Haendel, tous les compositeurs baroques. On étudie aussi le grégorien, une introduction à la musique ancienne, à travers des traités d’époque, l’articulation des instruments à cordes, comment on chantait à cette époque. Et puis la technique du contrepoint. Mais je veux continuer aussi vers « master » lyrique.
– Justement Papagena sera votre 1er rôle de 1er plan, à Toulon cet hiver. Comment avez-vous été choisie ?
-Je passais mon DEM à Toulon, le directeur de l’opéra était dans le jury. Il a appelé ma professeur, ç’a été extraordinaire. Mais Il faudra que je me mette à travailler l’allemand, pour comprendre le sens du texte que je vais chanter.
– Comment est né le projet de votre concert de vendredi ?
-C’est Arnaud Lanez qui m’a contactée juste après le concours. Il m’a laissée entièrement libre du programme. J’ai choisi le thème du rêve et du sommeil ; j’ai sélectionné des mélodies, mais elles étaient toutes mélancoliques et tristes ; alors j’ai ajouté Offenbach (« Orphée aux Enfers »), et « Lakmé » et puis « la Sonnambula ».
-Quelles ont été les étapes majeures de votre formation avignonnaise ?
-J’ai d’abord fait partie de la Maîtrise de l’opéra, de 6 ans à 14 ans ; puis, de 6 à 19 ans, du Chœur A Piacere d’Annie Fajeau ; J’ai commencé mes vrais cours de chant, de technique, au Conservatoire, avec Valérie Marestin. En 2015 j’ai eu mon bac (littéraire option musique, NDLR), et l’année suivante j’ai fait en parallèle le lyrique au Conservatoire d’Avignon, et le baroque au Conservatoire d’Aix-en-Provence.
-C’est sans doute ici votre première interview professionnelle. Que ressentez-vous ?
-J’en ai déjà eu une la semaine dernière. Ça me fait bizarre, mais je n’ai pas beaucoup de temps pour y penser, car à l’école on a un projet « cantates de Bach » pour le 31 mars avec des chanteurs solistes. De coup je suis très occupée… mais comme tous les élèves…
Propos recueillis par G.ad.
Laisser un commentaire