Gast Waltzing, trompettiste – classique et jazz, arrangeur, compositeur, chef – dirigera en ce moi de janvier 2023 le concert atypique, annoncé comme « cross over », que l’Orchestre National Avignon-Provence programme chaque année dans sa saison symphonique. Il a signé les arrangements des pièces qu’interprètera la chanteuse Angélique Kidjo (voir notre entretien avec la chanteuse).
-Gast Waltzing, vous allez diriger en quatre jours trois concerts avec l’Orchestre National Avignon-Provence et Angélique Kidjo ; un programme Sings. Comment ce projet est-il né ?
–C’était mon idée dès le départ, il y a 5 ans : j’avais décidé que j’allais le faire avec l’Onap ! J’étais fou. J’ai fait les maquettes, elles ont convenu à Angélique. C’était fou, mais c’est avec ce projet qu’on a remporté les Grammy ! On a donc fait Sings.
-C’est vous qui avez signé les arrangements ?
–Oui, c’est mon travail habituel, mais le guitariste David Laborier en a fait également. Il y a des compositions nouvelles, des chansons de partout, comme Summertime…, et des compositions d’Angélique, des rythmes africains, des mélodies africaines….
-Comment se tissent les relations entre musiques du monde et orchestre symphonique ? Chacun fait la moitié du chemin ?
–Dans l’orchestre symphonique il n’y a pas de percussions ; c’est la voix, et la guitare acoustique qui en tiennent lieu. Le résultat doit être réussi, puisque nous l’avons donné à travers le monde, et que nous avons obtenu un Grammy. Vous venez écouter, et vous constaterez : au bout de 2 minutes le pari est gagné, on est entré dedans. A Vienne par exemple, dans la salle la plus classique des classiques, après le 2e morceau le public était conquis ; il n’avait pas fallu plus de 10 minutes, tant c’est une musique entraînante !
-Je vous avais vu diriger à Avignon La Femme Samouraï, avec l’Onap pendant le confinement, dans un concert en tout petit comité dans la salle éphémère Confluence, avec une partie dansée. Qu’est devenue cette production ?
–Aucune idée !
-On devrait vous voir également cet été aux Chorégies d’Orange, avec Kyle Eastwood ?
–Oui. J’ai fait tous les arrangements des musiques de 12 films de Clint Eadtwood, pris tout au long de sa carrière jusqu’au dernier. Ce sera donné par un quintette jazz et un orchestre symphonique. Le concert a beaucoup de succès. Nous l’avons déjà donné à Lyon, à Nancy aux NJP (Nancy Jazz Pulsations), puis nous allons en Tchécoslovaquie à Prague, où nous allons enregistrer le CD.
-Le projet aura donc beaucoup tourné avant d’arriver à Orange ! Et vous serez vous-même l’arrangeur et le chef ?
–J’ai proposé les arrangements à Kyle, c’était pendant le Covid. Il est très ouvert, très sympa. Il y aura des musiciens de jazz. Mais c’est lui qui sera l’homme devant, pas moi. J’ai fait la proposition sur les musiques d’Ennio Morricone, de John Williams, et de Kyle lui-même.
-Vous aimez les nouveaux projets, les défis…
–Beaucoup. Je viens du symphonique, et j’aime la musique du Brésil, la salsa. J’ai fait un disque avec une chanteuse africaine, un CD de soul avec Myles Sanko, un autre avec une chanteuse japonaise. Je suis moi-même trompettiste. Et sur bande il y a d’autres instruments, comme violon électronique/ électrique, marimba, vibraphone… Je suis ouvert à tous les types de musique.
-Avez-vous un rituel d’avant-concert ?
–Pas vraiment. Si. J’aime rester seul les dix dernières minutes.
-Si vous n’aviez pas été ce que vous êtes, auriez-vous aimé faire autre chose ?
-(sans hésitation) J’adore cuisiner, mais simplement en amateur… ou faire du vin. Pendant le 1er Covid, j’ai fait mon 1er « moon shine » ; vous savez, c’est ce qu’on faisait à l’époque de la prohibition en Amérique ; moi je l’ai fait pour le plaisir, parce que je m’em… et qu’il fallait que je m’occupe ! »
Propos recueillis par G.ad. Photos Waltzingparke & G.ad.
Voir aussi notre entretien avec Angélique Kidjo
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