Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence, mercredi 21 décembre 2023
Scénario, Betty Comden et Adolph Green. Chansons, Nacio Herb Brown et Arthur Freed. D’après le film Chantons sous la pluie de la Metro-Goldwyn-Mayer
Direction musicale, Patrick Leterme. Mise en scène, Collectif Ars Lyrica – Emmanuel Dell’Erba, Patrick Leterme, Johan Nus, Mohamed Yamani. Chorégraphies, Johan Nus, Sylvie Planche. Costumes, Gaël Bros Vandyck. Costumier, Maghet. Création éclairages, Collectif Ars Lyrica, Arnaud Delmotte. Illustrations, Alejandro Gil Carrasco. Vidéos, Benjamin Luypaert. Réalisation du décor, Vincent Rutten (L’Entrepool), Marc Guillaume et les équipes techniques du PBA. Lumières /dir. Technique, Sébastien Lanoue. Dir. technique. / assistant de prod. / régie plateau, Pierre-Antoine Martin. Ingénieur son, Elsa Grelot. Technicien son, Mathieu Pinte. Régie plateau, Fréderique Deroche. Régie plateau, André Lemoine. Tourneur, Laurent Langlois. Cameraman, Benjamin Luypaert. Toppeuse, Pauline Oreins. Costumière /habilleuse, Delphine Vanderkerk. Maquilleuse, Laure Berthold. Coiffeuse, Nannerle Jacques.
Avec Edouard Thiebaut (Don Lockwood), Marina Pangos (Kathy Selden), Marie Glorieux (Lina Lamont), Mickey De Marco (Cosmo Brown), François Langlois (Simpson), Sandrine Mallick (Dora Bailey), Alain Tournay (Dexter), Robin Morgenthaler (Rod), Ellie Van Gele (Dinsmore), Guillemette Buffet (Zelda), Clément Bernard-Cabrel (Sid Philips), Andrew Halliday (Production Singer)
Ensembles : Cédric Chupin, Alexia Cuvelier, Jérôme De Meuter, Lison Derefat, Andrew Halliday, Carla Hugon, Maxime Pannetrat, Lara Pegliasco, Eva Tesiorowski. Avec le Candide Orchestra
Créé en juin 2021 à l’Opéra de Massy, cette comédie musicale Chantons sous la pluie, qui reprend le célèbre film de la Metro-Goldwyn-Mayer, est une vraie réussite qui mériterait la plus large tournée possible des théâtres de l’Hexagone. Ces dernières années, ce beau et intelligent spectacle a été montré au Palais des Beaux-Arts de Charleroi et à l’Opéra de Reims, ses deux coproducteurs avec l’association Ars Lyrica qui a pour but de promouvoir les jeunes talents belges, ainsi que, entre autres, à l’Opéra de Vichy, au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, au Théâtre des Salins, aux Folies Lyriques de Montpellier.
Sur un podium qui prend toute la largeur de la scène est disposé le Candide Orchestra, soit vingt musiciens, y compris le chef Patrick Leterme tenant également le piano, qui assurent un très beau son d’ensemble, qualité que n’atténue pas la sonorisation en place. Les artistes sur le plateau sont aussi amplifiés au moyen de mini-micros, pour la plupart scotchés sur le front, ce qui peut régulièrement faire sourire : un grand séducteur ou un super-héros a-t-il comme un gros bouton beige collé sur le front ?!
Mais point de super-héros ici, l’intrigue reprenant le film, avec dialogues en français et chansons dans l’original anglais. La représentation commence avec le générique projeté sur le rideau de scène, en passant ensuite à l’esthétique des films muets des années 1920, entre petites séquences en noir et blanc tournées en direct et projetées sur écran, et moyens plus actuels, comme le filmage sur fond vert, l’image étant ensuite insérée dans un autre décor… à la manière du journal météo à la télévision ! Les décors sont suffisamment simples et légers pour être déplacés à vue, tout en caractérisant au mieux les différents tableaux successifs. Le regard des spectateurs est immanquablement attiré par les vidéos projetées sur écran – on déplore d’ailleurs une désynchronisation entre le son et l’image qui arrive quelques dixièmes de secondes plus tard… -, mais cet écran suspendu aux cintres n’est heureusement pas omniprésent.
Les solistes et choristes se montrent également formidables, qui savent jouer, chanter, danser… sans oublier les claquettes ! On peut citer les quatre rôles principaux, à commencer par celui de Don Lockwood, Edouard Thiebaut à la voix chaude et très à son aise dans le tube « Singin’ in the Rain », pendant qu’il pleut sur scène. Dans le rôle de l’ami Cosmo Brown, Mickey De Marco nous fait sourire, tout comme la Lina Lamont de Marie Glorieux, star du muet mais à la voix de crécelle et qui sait, pour l’occasion, parfaitement chanter… faux, on imagine une vraie difficulté pour une chanteuse ! Ce quatuor principal est complété par Marina Pangos en Kathy Selden, voix charmante et musicale qui contraste évidemment au mieux avec celle de sa consœur.
De nombreux numéros donnent une folle énergie, un peps rafraîchissant à ce spectacle. Plusieurs duos, mais aussi des trios, comme celui des deux jeunes hommes en compagnie de la professeur de diction qui a fort à faire avec son élève zozoteuse Lina Lamont, en vue de l’arrivée du cinéma parlant. Les danseurs et danseuses, qui chantent aussi dans les ensembles, amènent du mouvement et un petit tourbillon de folie à cette soirée. Au rappel final, tous reprennent, en imperméable doré, le tube « Singin’ in the Rain » qui a fait la notoriété du film… et on souhaite une aussi longue vie à cette comédie musicale !
F.J. © Pierre Bolle & I.F.
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