Lundi 21 juillet 2025, 21h. Parc du château de Florans. Festival international de piano de La Roque d’Anthéron (site officiel)
Arielle Beck récital de piano
Mendelssohn : Variations sérieuses opus 54. Schubert : Sonate n°14 en la mineur D. 784. Chopin : Ballade n°1 en sol mineur opus 23. Chopin : Barcarolle en fa dièse majeur opus 60. Schumann : Sonate n°1 en fa dièse mineur opus 11
Arielle Beck une toute jeune pianiste : une étoile montante, une maturité rare
Voir aussi : Que nous réserve cette 45e édition du Festival international de piano de La Roque d’Anthéron ?
Le récital d’Arielle Beck à la Roque d’Anthéron le 21 juillet a été un véritable triomphe marquant une étape majeure dans la carrière prometteuse de cette jeune pianiste de 16 ans. Nous l’avions interviewée précédemment (Voir notre entretien).
Dès l’ouverture du récital, elle a su capter l’attention du public avec les Variations Sérieuses op54 de Félix Mendelssohn. Ces variations plutôt courtes mais véloces, alternent fugue, choral, accords, arpèges le tout non sans rappeler le style de Bach. Son interprétation à la fois rigoureuse et passionnée dévoile une maîtrise technique impressionnante et une musicalité rare.
La Sonate n°14 en La mineur opus posthume 143 D.784 de Schubert aux accents héroïques offre à la pianiste des occasions pour révéler son jeu expressif et toute sa profondeur émotionnelle. Elle a su naviguer avec finesse entre les contrastes et les changements d’atmosphère dans cette œuvre complexe. La Ballade n°1 de Chopin en sol mineur op 23 a confirmé son talent pour exprimer l’intensité dramatique et la poésie inhérente à la musique de ce compositeur. Tout y est : le jeu, avec la brillance juste où on l’attend, aucune accentuation mal à propos, un grand respect de la partition. A noter qu’Arielle Beck a choisi de jouer sur un piano Faziolli pour une meilleure restitution du son.
Après l’entracte, le programme a poursuivi sur sa lancée avec la Barcarolle en fa dièse mineur op 60 de Chopin. La pianiste nous a offert une interprétation fluide et élégante avant d’aborder la Sonate n°1 en fa dièse mineur op11 dite « Grande Sonate » de Robert Schumann (1810-1856). Cette œuvre en quatre mouvements, bouleversante par ses sonorités, exigeante pour le soliste, a été interprétée avec une maturité remarquable mêlant puissance et délicatesse. Arielle avait évoqué lors de notre entretien préalable, l’importance de la destinataire de cette sonate qui n’est autre que Clara Wieck que le compositeur aime passionnément et épousera en 1830.
L’ovation du public a été telle qu’Arielle Beck a généreusement accepté de revenir sur scène pour offrir un bis au public : L’Allemande de la Seconde Suite Anglaise en la mineur BWV807 de J.S. Bach, apportant une touche baroque raffinée et lumineuse à ce récital déjà mémorable.
Ce concert a confirmé le statut d’Arielle Beck comme l’une des étoiles montantes du piano, saluée unanimement par la presse pour sa virtuosité, sa musicalité et sa présence scénique. Ce concert a été un moment d’exception qui restera gravé dans nos mémoires. Je citerai pour finir un grand ami, pianiste professeur au CNSP Bruno Rigutto qui a écrit sur ma page Facebook au sujet d’Arielle Beck :
« Les orchidées sont des poèmes vivants, Arielle est cela, je suis heureux de voir l’éclosion de ces fleurs rares…comme Arielle, Sophia Liu – que nous entendrons aussi -… merci à René Martin. »
D.B. Photo Valentine Chauvin
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