Samedi 10 août 2024, Parc du Château de Florans, La Roque d’Anthéron
44e Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron
Anne Queffélec, piano
Gordan Nikolić, Violon & Direction
Sinfonia Varsovia
Mozart, Concerto pour piano et orchestre n°27 en si bémol majeur K. 595. Mozart, Concerto pour piano et orchestre n°9 en mi bémol majeur K. 271 « Jeunehomme ». Mendelssohn, Symphonie n°4 en la majeur opus 90 « Italienne ».
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Grands habitués et fidèles du Festival de La Roque d’Anthéron, Anne Queffélec et l’orchestre du Sinfonia Varsovia sont de retour sur la scène du Parc du Château de Florans. La pianiste aborde l’un de ses compositeurs favoris, Mozart dans deux de ses concertos.
Dans le Concerto n°27, c’est d’abord un Mozart généreux de son qu’on entend à l’orchestre, un ensemble vif et élégant dirigé, de la place du premier violon, par Gordan Nikolić. Anne Queffélec interprète le compositeur de manière très classique, avec tout de même les plus rapides arpèges pas spécialement fluides, les notes émises n’étant pas idéalement détachées. La longue cadence du premier mouvement est néanmoins jouée avec naturel et sérénité. Les douces phrases du début du Larghetto qui suit forment également un moment suspendu, dans le silence respectueux de l’auditoire. On entend plus tard de brèves mesures moins élégantes aux vents (deux cors et cinq bois), avant un Allegro conclusif très allant, où la virtuosité du piano s’avère bien plus déliée.
Programmation plutôt rare au Festival de La Roque, la première partie est étoffée d’un autre concerto pour piano, le n°9 dit « Jeunehomme », pas du tout écrit par ou pour un jeune homme, mais du nom de famille d’une pianiste française de passage à Salzbourg au temps de sa composition. Les doigts courent à présent avec une confortable souplesse sur le clavier, puis l’orchestre et l’instrument soliste échangent avec espièglerie plusieurs motifs musicaux. On apprécie le charme des mélodies du deuxième mouvement en Andantino, avant le Rondo final, qui déroule plus rapidement.
Anne Queffélec propose un bis avec lequel elle entretient une relation particulière, sans doute sa composition préférée et jouée déjà plusieurs fois à La Roque, comme elle l’indique au public. Il s’agit du Menuet en sol mineur de Händel, arrangé par le pianiste allemand Wilhelm Kempff (1895-1991), interprété ce soir avec sensibilité et émotion.
Après l’entracte, on retrouve le Sinfonia Varsovia seul pour la Symphonie n°4 de Mendelssohn, dite « Italienne », dirigé à nouveau par le violon de Gordan Nikolić. Même si certaines mesures accusent un déséquilibre entre pupitres – où cors et trompettes dominent sans partage –, le résultat global rend avantageusement les beautés de la partition, entre l’Andante con moto du deuxième mouvement, inspiré d’une procession de pèlerins à Rome, les mélodies printanières du troisième ou encore la danse plus échevelée du Saltarello final. Pas de bis à l’issue de ce copieux programme, Gordan Nikolić indiquant aux spectateurs, en désignant les musiciens du Sinfonia Varsovia, qu’ils « travaillent énormément » !
I.F. / F.J. © Valentine Chauvin
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