Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2023
Théâtre des Lucioles, 12h10, durée 1h15. Du 12 au 29 juillet, relâche les 12, 19 et 26 juillet. Réservations au : 04 90 14 05 51
Le repoussoir de Folcoche, mère indigne, magistralement évoqué
Qui ne connaît pas Vipère au poing d’Hervé Bazin et la si terrifiante Folcoche ? Faire le choix d’un seul en scène pour représenter ce roman au théâtre, n’est pas des plus simples et pourtant nous sommes conquis par la fabuleuse prestation d’Aurélien Hoover qui va donc incarner tous les personnages de ce roman. Il passe de l’un à l’autre avec talent et virtuosité, adoptant une tonalité de voix et une gestuelle pour chacun d’entre eux, ce qui nous permet de les reconnaître immédiatement. Il nous fait vraiment ressentir au plus juste les sentiments éprouvés par les différents personnages.
L’adaptation ainsi que la mise en scène de Victoria Ribeiro permettent véritablement de rendre toute la densité du roman, toute la cruauté de la terrible mère, qui semble éprouver un plaisir sadique à torturer ses enfants et à les humilier. On tremble véritablement avec eux et pour eux, on s’agace de l’absence de réaction du père qui la laisse faire. Nous comprenons et nous nous réjouissons de la révolte des enfants, surtout de Jean, surnommé Brasse-Bouillon, celui qu’elle aura sans doute le plus opprimé, mais celui qui se sera le plus révolté et finira par s’en sortir au mieux. Il aura appris à être un guerrier, un battant et cela sera au final un atout pour lui. Certains moments taquinent aussi l’humour, et permettent des respirations dans ce texte si empreint de la violence d’une mère.
La scénographie est intelligente et crée des espaces différents : ces tableaux à craie permettent à la fois d’écrire et de représenter des éléments, mais le repli de l’un des panneaux délimite des espaces et joue comme des portes, passages de l’un à l’autre.
Un très grand roman de la littérature française adapté avec beaucoup de talent et qui nous fait réfléchir sur l’attitude de certains mères indignes, qui se révèlent être des bourreaux pour ceux qu’elles auraient dû le plus chérir.
Sandrine, photo Ben Dumas
Laisser un commentaire