Victor Hugo, le visionnaire. Théâtre Benoît XII (7-8 décembre 2019). Créé par le Théâtre du Balcon à Avignon.
www.theatredubalcon.org
Représentations : vendredi 6 décembre 2019, 10h30 & 14h30 [séances scolaires]
Samedi 7 décembre 2019, 20h ; dimanche 8 décembre 2019, 16h [séances tout public]
Direction, Frédéric ROUILLON. Composition, Dominique LIÈVRE. Metteur en scène & comédien, Serge BARBUSCIA. Mezzo-soprano, Magali PALIÈS
Orchestre Régional Avignon-Provence
« Victor Hugo, le visionnaire » artistique et citoyen
Un projet artistique et « politique » très engagé, et réussi sur les deux plans. Un beau projet, qui depuis plus de 20 ans tourne sur tous les continents avec le même succès. Un rôle sur mesure pour Serge Barbuscia
Quelque six cents jeunes, collégiens et lycéens, ont assisté aux deux représentations dédiées le vendredi, celles du jeudi 5 décembre ayant été annulées pour cause de manifestations sociales.
Il ne fallait pas manquer ce Victor Hugo visionnaire, un spectacle dont on ne ressort pas indemne, comme en témoigne la profondeur du silence des jeunes spectateurs. C’était un magnifique projet quand Serge Barbuscia l’a conçu et créé en 1996, avec l’Olrap d’alors, dans la carrière des Taillades. Un projet artistiquement réussi, et « politiquement » très engagé. C’est toujours un beau projet, qui depuis plus de 20 ans tourne sur tous les continents avec le même succès, jusqu’en Corée du Sud ou en Equateur.
Si aujourd’hui les mêmes structures le reprennent (théâtre du Balcon et Orchestre), poussées par la formidable acuité des propos de Victor Hugo, les mots résonnent dans une actualité aussi troublée que l’était le XIXe siècle, aussi violente que les luttes de l’Assemblée d’alors.
Entre l’Orchestre Régional Avignon-Provence interprétant la poignante partition de Dominique Lièvre – dont a été repris aussi il y a peu Enfanté dans l’oubli -, et jouant parfois les parlementaires indisciplinés, la mezzo-soprano Magali Paliès, en voix de la conscience, troublante, le chef Frédéric Rouillon, très inspiré, et Serge Barbuscia en tribun magistral – un rôle à sa (dé)mesure -, le spectacle est totalement réussi… et salutaire. Car les mots du poète-député, forts, précis, ciselés, résonnent avec autant d’acuité que jadis : la démocratie, le génocide en Serbie ou ailleurs, au centre du silence assourdissant de la communauté des nations, mais aussi l’Europe, à la fois utopique et tellement humaine, le rôle majeur de la culture comme outil de liberté, individuelle et collective, tout nous parle profondément…
Outre sa qualité artistique – avec un long solo magnifique de Nicolas Paul au violoncelle -, ce spectacle est un véritable outil de citoyenneté et d’apprentissage de la paix, du respect et de la liberté. Des valeurs essentielles et intemporelles. (G.ad. Photos concert et coulisses G.ad.)
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