Beau spectacle, mais nous n’avons pas trouvé les clefs du texte de Perec
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Théâtre Transversal, 19h45, durée : 1h10. Du 3 au 21 juillet, relâche les 9 et 16 juillet. Réservations : 04 90 86 17 12
Cette pièce est l’adaptation au théâtre du texte éponyme de Georges Perec. L’écriture de Perec est très particulière puisque dans ce texte le narrateur s’adresse à lui-même en se parlant à la deuxième personne du singulier et en évoquant cet enfermement sur lui-même, en tombant dans une indifférence absolue. Nous avons eu bien du mal à entrer dans ce texte, à suivre les méandres de sa pensée, dans ce concept de cet homme qui devient indifférent à tout, qui s’isole de la vie même.
Si le texte lui-même ne nous a pas parlé, on ne peut que saluer le jeu des acteurs, que ce soit Véronique Boutonnet qui prend en scène toute la narration de ce spectacle, de manière particulièrement sensible, devenant le double de cet homme. Richard Aselin est muet tout du long de la pièce. Il incarne cet homme, ses doutes, son rejet du monde sans dire une parole, c’est son corps et sa gestuelle qui en rendent compte. On ne peut que souligner cette très belle performance artistique.
Quant à la mise en scène de Stéphane Daurat, elle est riche et nous fait toucher les méandres de l’âme humaine en tissant une toile tout autour de lui, des fils à linge, que le personnage tend, envahissent son univers, se resserrent sur lui et finissent par l’englober. Le lit – espace essentiel puisque c’est l’endroit où il se réfugie, sur lequel il dort -, est pliant et se ferme pour qu’il s’installe « dessus ».
Une prestation artistique de qualité et que l’on ne peut que saluer, des moments très touchants d’intimité et de douceur entre cette narratrice et cet homme qui dort, une mise en scène inventive, mais un texte qui nous est resté hermétique, hélas.
Sandrine. Photo Antoine Le Gallo
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