Un discours pointu sur la peinture, offert par un faux naïf : une recette efficace !
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Théâtre Actuel, 21h35. Durée 1h20. Du 7 au 30 juillet, relâches les 10, 17, 24 juillet. Réservations au 07 89 74 54 00
Tout commence un peu étrangement ; on se demande qui est ce drôle de bonhomme qui entre dans la salle en même temps que le public en ouvrant le rideau. Quand le spectacle commence, là encore on est surpris, déstabilisé : Hector Olbak va parler de toute la peinture en moins de deux heures, dit-il en forme d’avertissement, mais si on ne l’arrête pas ce sera bien plus long ! Puis il enchaîne : il déteste l’art moderne, pour lui ce n’est pas de l’art, mais comme on le lui a demandé… C’est tout de même la période qu’il va aborder ce soir, en montrant qu’il y a malgré tout de très belles choses. Au long du spectacle, il semble ne pas savoir où il va, il interpelle les régisseurs, ainsi que les musiciens qui l’accompagnent. On ne sait pas très bien ce qui relève du jeu, de l’acteur désorienté…. Mais au théâtre, tout n’est-il pas qu’illusion, n’est-ce pas ?
De fait, derrière cette apparente inorganisation, et cette feinte incompétence, se cache évidemment un grand spécialiste de la peinture ; on peut partager ou non ses jugements péremptoires, du moins ses propos sur l’art en général et ses analyses brillantes de certains tableaux sont-ils passionnants. Il sait pointer tel élément que l’on n’aurait pas deviné, il sait rendre lumineux ce qui semblait obscur. Cet écran géant qui nous projette d’abord un millier d’images puis qui se recentre sur certaines œuvres voire sur des détails en focus est particulièrement ingénieux. Les rétrospectives accompagnées de musique sont judicieusement choisies et particulièrement riches.
Un discours pointu sur la peinture, offert par un faux naïf : la recette est connue, mais elle est toujours efficace ; du beau théâtre !
Sandrine. Photo Corpus Production
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