Les ressorts fonctionnent bien sur un public jeune ; fins lettrés s’abstenir
Voir tous nos articles
Théâtre le Paris 11h45. Durée 1h10. Du 7 au 30 juillet, relâches les 13, 20, 27 juillet. Réservations au 04 90 82 14 45
Monter tout Molière en une heure et à trois acteurs, voilà le défi totalement burlesque que s’est lancée la troupe des Nomadesques. Pour cela, ils vont jouer une seule histoire, l’intrigue typique issue de la Commedia dell’arte : un vieillard avare refuse de marier sa fille à celui qu’elle aime, la servante va aider les jeunes amoureux et un Tartuffe vient jouer les trouble-fêtes. Toutes les répliques viennent de la plume de Molière, que ce soit l’Avare, le Bourgeois gentilhomme, les Fourberies de Scapin et bien d’autres encore. Quand on aime vraiment Molière, on a bien du mal à s’y retrouver, même si son texte résonne tout du long : les noms des personnages se modifient, certaines des situations aussi, on est un peu perdu.
Pourtant l’exagération comique poussée à l’extrême fonctionne très bien sur les plus jeunes, qui rient spontanément des ressorts connus : comiques de gestes à répétition avec un bâton en mousse, d’autant que certains jeunes spectateurs sont même invités à aller frapper Géronte enfermé dans son sac. Il fonctionne bien sur le public jeune, ce côté très collaboratif, interactif, dans l’échange permanent avec le public régulièrement sollicité, que ce soit pour aider Tartuffe à trouver la cassette pleine d’argent de Géronte ou comme caution aux allégations de tel ou tel personnage. Les spectateurs s’amusent de voir les comédiens feignant de se disputer sur scène pour savoir qui jouera quel rôle.
Un spectacle qui sera donc très apprécié des plus jeunes pour les ingrédients de la farce, que Molière utilisait volontiers. Quant aux fins lettrés, mieux vaut pour eux de s’abstenir, au risque d’être déçus.
Sandrine. Photo les Nomadesques
Laisser un commentaire