Une vie, un quotidien, dans lequel chacun peut se reconnaître
C’est une histoire simple et proche de nous que raconte Sur un air de Tango, pièce écrite par Isabelle de Toledo. On est plongé dans la vie d’un trio (la femme, le mari et son père) qui vient nous parler de son quotidien, qui est un peu le nôtre : le travail, les liens familiaux, les non-dits, les secrets, l’amour, les infidélités, la vieillesse, le deuil. Ce sont tous ces petits riens qui font une vie, que montre, avec une grande justesse et beaucoup de sensibilité, sans jamais de sensiblerie, la mise en scène de Pascal Faber et Bénédicte Bailby. Chacun d’entre nous peut s’identifier à ces personnages, se reconnaître ou reconnaître des proches. On est touché par les sentiments exprimés à la fois avec pudeur et réalisme par les trois acteurs qui incarnent les personnages. Michel Papineschi campe remarquablement et avec beaucoup de subtilité toutes les facettes de ce personnage à la fois émouvant et énervant, ce père qui a du mal à accepter de vieillir, qui semble ne penser qu’à lui, à son plaisir, à retrouver l’amour grâce à la danse qu’il aime tant, et qui, en même temps, ne sait comment s’y prendre pour aider ce fils qui souffre et qu’il aime profondément. Damien Boisseau interprète brillamment un Pierre un peu acariâtre, indécis, dépassé par ce qui lui arrive, pris dans ses doutes et ses contradictions mais toujours rempli d’amour lui aussi. Chloé Froget incarne avec délicatesse une Alice touchante et discrète, qui se cherche.
Le décor, cette salle de restaurant qui voit passer tous les secrets familiaux, toutes les douleurs mais aussi les joies de cette famille, permet de créer parfaitement l’ambiance propre à cette histoire, un lieu dans lequel on se sent bien.
Cette histoire d’une famille comme il en existe tant d’autres sait nous toucher et nous émouvoir grâce à la sensibilité de la mise en scène et au talent des comédiens qui l’interprètent. Un spectacle touchant que l’on découvre avec plaisir.
Sandrine T. Photo Pascal Faber
Théâtre Buffon à 21h 30. Vu à Paris le mardi 12 avril au studio Hébertot
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