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Théâtre des 3 Soleils, 13h05, durée 1h1t. Du 7 au 29 juillet, relâche les 11, 18 et 25 juillet. Réservations au : 04 90 88 27 33
« Saudade », « spleen » ?
Ce terme de « saudade » est un mot portugais difficile à traduire en français, il associe à la fois l’idée de mélancolie, de nostalgie mais aussi d’espoir. Et ce sont bien ces trois sentiments que les personnages de la pièce, écrite par Isabel Ribeiro, vont ressentir. Idalio et sa sœur Joana retrouvent, au Portugal, Manu leur neveu, pour la vente de la maison familiale. Cette vente sera l’occasion d’évoquer le souvenir tellement présent encore des parents de Joana et Idalio, mais aussi leur émigration et le déracinement qu’ils ont pu ressentir. Autant d’éléments qui feront naître en chacun des personnages la « saudade ».
La mise en scène de cette pièce, faite par Alexis Desseaux, laisse toute la place à l’expression des émotions mais aussi à la musique et au chant comme moyen d’exprimer les sentiments. La musique nous permet aussi d’être plongés au cœur du Portugal, grâce à ce fado si spécifique. Les éléments de décor évoquent eux aussi le Portugal.
Les acteurs incarnent à merveille ces personnages si différents dans leur rapport à cette maison et aux souvenirs qui y sont attachés. Simon Gielen est un Manu touchant qui, alors qu’il semble distant au début, va comprendre d’où lui vient sa passion de la musique, un héritage de ses grands-parents. Il joue d’ailleurs superbement de l’accordéon tout au long du spectacle. Dan Inger Dos Santos exprime avec force la colère d’Idalio à l’idée de vendre cette maison car il est né au Portugal, et même s’il a construit sa vie en France, il n’arrive pas à se couper de ses racines. Joana, incarnée par Isabel Ribeiro elle-même, a organisé cette vente et pourtant c’est elle qui se rapprochera le plus de ses origines en s’installant désormais au Portugal.
Une très belle pièce touchante et sensible qui nous fait réfléchir sur le déracinement et la transmission, le tout bercé par de la musique et des chants. Et une si douce « saudade »…
Sandrine, photo Marie Lopez Vivanco
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